La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

L’organisation terroriste a perdu beaucoup de terrain en Algérie: L’aveu du chef d’Aqmi

Par kibaru

Localisé tantôt dans les montagnes de Kabylie, tantôt dans le Sahel avant d’être signalé, pendant quelque temps, quelque part en Libye, lorsqu’il n’est pas donné carrément pour mort, Abdelmalek Droukdel, l’«émir» d’Al-Qaïda au Maghreb, s’est offert tout récemment une sortie à travers les colonnes d’une revue de propagande djihadiste, comme le rapporte le site spécialisé Middle East Eye.

Une incursion médiatique grâce à laquelle on apprend bien des choses sur la conjoncture que traverse Al-Qaïda partout où elle s’est implantée, dont l’Algérie, bien entendu. Une sortie lors de laquelle le chef terroriste s’est révélé beaucoup plus prolixe que lors de l’une de ses toutes dernières incursions médiatiques, il y a un peu plus de deux ans, pour apporter sa bénédiction aux djihadistes du Front al-Nosra et ceux de la coalition dénommée Djeïch al-Fath qui faisait subir à l’époque une défaite à l’armée régulière syrienne.

Agé aujourd’hui de 47 ans, l’«émir» de ce qui reste en Algérie d’Al-Qaïda au Maghreb n’a pas manqué de discourir sur, pratiquement, tout ce qui a trait à la question sécuritaire dans sa région de prédilection comme ailleurs, notamment en Europe, en France plus particulièrement.

Pour le successeur de Hassan Hattab à la tête de la filière maghrébine d’Al-Qaïda, le djihad se poursuit malgré l’assistance qu’apportent les Etats-Unis et l’Europe aux «régimes apostats» locaux, mais cela n’influe pas sur ce que le destin réserve à ce qu’il appelle l’ennemi : la défaite.

A croire la tête pensante d’Aqmi, et contrairement à ce qui s’écrit depuis quelques années maintenant par tous les spécialistes de la question, les rangs de ses branches en Libye, en Tunisie et au Sahel se sont étoffés, mais il reconnaît tout de même une désaffection «sur le front algérien en raison d’un long conflit et d’un manque de soutien aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur». Droukdel voulait faire sans doute allusion au tarissement des filières de recrutement de nouveaux adeptes du djihad en Algérie, comme le soulignait un récent rapport de l’International Crisis Group, et la maîtrise presque totale du terrain par l’ANP, d’une part, et les difficultés qu’éprouvent les recrues des pays voisins, notamment du Sahel, à s’incruster sur le territoire national, d’autre part.

Quant à la preuve que dans les pays voisins Al-Qaïda se porte bien, Droukdel citera l’attaque qui a secoué, dans la nuit du 13 au 14 de ce mois, le Burkina Faso lorsqu’un groupe terroriste a pris pour cible le Aziz-Istanbul, un restaurant très fréquenté de Ouagadougou, où un Algérien a été tué et un autre blessé étaient recensés parmi les victimes, puis dans la journée qui suivit, à Tombouctou, au nord-ouest du Mali, où des agents de sécurité travaillant pour la Mission de l’ONU, la Minusma, ont été tués dans une attaque alors que des Casques bleus ont été blessés par des assaillants armés de kalachnikovs, venus du nord du Mali.

Dans ses propos à la publication de propagande djihadiste, Abdelmalek Droukdel réduit l’Etat islamique d’Abou Bakr Al-Baghdadi à des groupes qui se sont trompés de voie dans le djihad en rééditant les mêmes erreurs que celles commises par les Groupes islamistes armés (GIA) en Algérie.

L’erreur de ces derniers, c’est d’avoir commis des massacres contre des citoyens algériens ordinaires et procédé à des purges dans les rangs des djihadistes à l’époque.

Ceci avait induit la «perversion» du djihad, exactement ce qu’est en train d’induire le djihad prôné en ce moment par l’Etat islamique «(qui) marche sur les traces du GIA».

En fait, si l’Algérie est demeurée un territoire où Daesh n’a pas pu s’implanter, c’est parce qu’à l’exception d’un groupe, personne parmi les djihadistes n’a répondu à son appel, si l’on doit croire Abdelmalek Droukdel qui fait allusion au groupe mené par Abdelmalek Gouri et qui, pour annoncer la naissance de Jund al-Khilafa, la branche algérienne de Daesh, s’était illustré par l’enlèvement puis l’assassinat du touriste français Hervé Gourdel, il y a presque trois ans.

Un groupuscule qui n’a pas fait long feu pour ensuite laisser d’autres anciens d’Aqmi, basés à l’est du pays au sein de katibat al-Ghoraba, tenter de maintenir le nom de Daesh parmi les groupes terroristes encore actifs en Algérie.

Un groupuscule, lui également, décimé par les coups de boutoir que lui a assénés l’ANP avant que des policiers ne réussissent, en mars dernier à Constantine, à neutraliser le meneur du groupe, Nouredine Laouira, alias Abou-Hammam.

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