La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

3 ans après son lancement : Barkhane peine à venir à bout du terrorisme

Par kibaru
le nouveau commandant en la personne du Général Bruno Guibert (à droite ) et son prédécesseur à gauche

C'est ce mardi 1er août 2017 que l'Opération Barkhane, déployée au Sahel pour lutter contre le terrorisme, souffle sa troisième bougie. En effet, lancée le 1 août 2014 pour succéder aux opérations Serval (Mali) et Epervier (Tchad), Barkhane, qui a une dimension plus régionale, présente un bilan très mitigé dans la lutte contre le terrorisme. De l'avis même de son désormais ex-commandant, le Général de Division Woillemont, la " lutte contre le terrorisme est extrêmement complexe et demande encore du temps ". En d'autre terme, ce n'est pas demain la veille qu'on dira au revoir à ce fléau.

Rappelons que ce troisième anniversaire de Barkhane coïncide avec l'arrivée d'un nouveau commandant en la personne du Général Bruno Guibert.  Cet ancien pensionnaire de la prestigieuse école militaire Saint-Cyr n'est pas en terrain inconnu. Tout comme le général Lecointre, le nouveau chef d'état-major des armées de France (CEMA), le Général Bruno Guibert avait également dirigé la mission européenne EUTM MALI, destinée à former les Forces armées maliennes (FAMa). A l'instar de ses prédécesseurs, il prendra ses quartiers généraux au Tchad.

Ainsi, le Général Bruno Guibert devient  le quatrième commandant en chef de l'Opération Barkhane depuis son lancement le 1 août 2014. La première année, cette opération était dirigée par le général Jean-Pierre Palasset. Il passera le relai, une année plus tard, le 1er aout 2015, au Général Patrick Brethous. Ce dernier sera remplacé en 2016 par le Général de Division Woillemont.  La Force française Barkhane mobilise au total 3 500 hommes qui sont issus des Opérations Serval et Epervier. Plus de 1 000 d'entre eux sont basés à Gao. En outre, cette opération mobilise 200 véhicules logistiques, 200 blindés, 4 drones, 6 avions de combat, une dizaine d'avions de transport et une vingtaine d'hélicoptères.

Le coût de l'opération Barkhane est de 600 millions d'euros (soit 393 000 000 000 FCFA) par année. Son bilan affiche l’élimination de plusieurs chefs jihadistes dont Hamada Ag Hamadit " Abdelkrimal-Targu ", Ibrahim Ag Inawalen dit "Bana ", Essag Warakoule, l'Espagnol Abou Al-Nour Andalousi, l'Egyptien Marwan al-Masri, le Saoudien Abu Dujana al-Qasimi. Des dizaines d'autres sont soit morts soit en détention. S'y ajoute la saisie d'importantes caches d'armes et de munitions.

 

Revers de la médaille

Toutefois, force est de reconnaitre que de nos jours, la force française n'enchante plus. Elle s'est montrée incapable de combattre efficacement contre le terrorisme au Sahel et singulièrement au Mali. S'y ajoute sa passivité dans les affrontements opposant les groupes armés rivaux mettant en péril le processus de paix. De plus, elle est accusée de commettre des exactions comme c'était le cas, le 30 novembre 2016, lorsqu'un enfant touareg de 10 ans, nommé Issouf Ag Mohamed, est tué par des hélicoptères français près de Tigabatene, à une soixantaine de kilomètres de Tessalit. 

Par ailleurs, on reproche également à cette force de laisser tomber ses " collaborateurs locaux " dont beaucoup ont été enlevés et exécutés de sang-froid. Certaines parties de leurs corps mutilés sont même exposées dans des lieux publics pour servir d'exemple. A signaler qu'au total une vingtaine de soldats français ont été tués depuis le lancement en janvier 2013 de l'Opération Serval qui a cédé sa place à Barkhane, le 1er août 2014.