Créé il y a seulement quelques jours, le mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) entend de plus en plus jouer un rôle central dans le processus de paix. Composé pour la plupart des dissidents du MNLA, du HCUA et du MAA-CMA, le MSA n’a toujours pas clarifié sa position à savoir s’il restera dans la CMA où ses éléments sont issus ou s’il rejoindra la Plateforme avec laquelle il partage de nombreux points. Cette décision sera sûrement tranchée de façon définitive à l’issue du premier congrès ordinaire de ce mouvement prévu du 1er au 3 octobre prochain. Joint par nos soins, l’un des membres fondateurs de ce mouvement a indiqué que la décision de fonder le MSA vise à sortir de l’imbroglio de Kidal où deux tribus en l’occurrence les Imgad et les Ifoghas, à travers le GATIA et le HCUA, s’affrontent par intermittence, depuis la fin du mois de juillet. Pour lui, cette situation n’a fait que plomber les espoirs suscités à travers une mise en œuvre diligente de l’accord d’Alger censé ramener la paix dans toutes les régions du Nord du Mali. Il a déclaré que le MSA reste ouvert à tous les Maliens et que son seul objectif est de contribuer au retour de la paix.
C’est dans ce cadre que le samedi 17 septembre dernier, dans la localité d’Azawa, située dans la région de Gao, un accord a été scellé entre le MSA, le GATIA et le MAA-Plateforme pour la sécurisation des régions du Nord du Mali. Ledit document a été signé par Moussa Ag Acharatoumane, ancien porte-parole du MNLA, actuellement coordinateur politique provisoire du MSA et Elhaj Gamou, coordinateur du conseil supérieur des Imgad et alliés. C’était en présence de Inkay Ould Elbou du MAA-plateforme.
A travers cet accord, les différentes parties ont promis de lancer des patrouilles conjointes pour sécuriser des zones du nord du Mali. Bien que ces zones ne soient pas précisées dans le document, on imagine qu’il pourrait s’agir des régions de Gao et Ménaka où ces mouvements sont les plus présents. Ainsi, ils promettent de lutter énergiquement contre les vecteurs du banditisme dans leurs régions respectives.
Parmi les autres recommandations fortes à retenir, ils ont prévu d’organiser une rencontre intercommunautaire, dans les meilleurs délais, sous l’égide des chefs de fractions, des notables et des autorités coutumières et religieuses. Ce, afin de permettre aux populations de ces zones de participer activement à ces opérations de sécurisation.
Pour eux ces mesures sont destinées à faciliter l’application de l’accord dans leurs zones respectives. Un appel a également été lancé aux protagonistes du conflit de Kidal afin qu’ils optent pour le dialogue comme seule voie du règlement de leurs différends.
Mécontents de cette situation, les autres mouvements de la CMA minimisent la naissance du MSA et dénoncent un accord passé en dehors des mécanismes prévus par l’accord.