Une rencontre a eu lieu, ce lundi 8 mai 2017, entre les autorités d'Agadez et le collectif des anciens passeurs de migrants. Il s'est agi au cours de cette rencontre initiée par les anciens acteurs de la migration de rappeler toutes les promesses qui leur ont été faites après la mise en application de la loi 036/2015 criminalisant le trafic de personnes.
Pour nombre de ces anciens passeurs interrogés par Aïr Info, " aucune promesse n'a été respectée". " Cela fait sept mois que nous attendons un signe de leur part mais hélas...", soupire l'un d'eux. " Aucune n'a été tenue ! Pas même celle de libérer nos frères emprisonnés ou nos véhicules immobilisés dans le cadre de cette lutte anti migration", fait constater Bashirou. " Franchement, nous sommes fatigués d'attendre ! On nous parle toujours de reconversion mais rien ne pointe à l'horizon !", explique Bazo, un autre ancien passeur de migrants. " Nous avons des enfants à nourrir ! Il y a de pères de famille parmi nous qui rentrent tard le soir pour ne pas croiser les yeux de leurs enfants qui n'ont rien à manger !", lance Abakar en colère." Et d'enchaîner : " Nous sommes ici pour leur dire toute notre déception ! Pour leur dire qu'Il y a une ségrégation car on ferme les yeux sur certains passeurs qui continuent ce travail mais nous on nous l'empêche ", fulmine Abakar, un autre ancien passeur.
En prenant la parole devant eux, le gouverneur de la région d'Agadez Sadou Saloke, leur a dit en substance ceci : " Patientez encore un peu ! Dans quelques jours, il y aura une grande réunion qui se tiendra ici même à Agadez pour baliser le terrain à ce qui a été promis. Donnez nous un peu de temps et tout sera réglé. Nous sommes sensibles à vos souffrances".
Le président du Conseil régional Mohamed Anacko a abondé dans le même sens et a demandé à ces anciens passeurs de leur faire confiance. " Vos problèmes sont les nôtres ! La mise en place des structures devant vous aider est effective sous la houlette de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix. C'est juste une question de temps", a conclu M. Anacko.
Avec Aïr Info