Assises nationales sur le coton : Des voies et moyens pour la relance de la production

Par kibaru

C’est sous la présidence du Premier ministre, Moctar Ouane que les Assises nationales sur le coton ont été ouvertes hier lundi 18 janvier à Bamako. Parmi les personnalités de marque ayant pris part à cette rencontre figurent le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed, le président directeur général de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), Dr Nango Dembélé et bien d’autres acteurs du secteur cotonnier.

L’objectif de cette rencontre est de contribuer à la relance de la production face à la résilience, la compétitivité, la rentabilité. C’est dans ce cadre qu’il est prévu un démarrage effectif des activités dès le 25 janvier prochain.

Dans un mot prononcé pour le circonstance, le Premier ministre a mis l’accent sur l’importance que son gouvernement accorde à cette rencontre dont le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche en est l’initiateur. Avant de rappeler l’apport considérable de la filière cotonnière dans l’économie nationale. Pour lui, ce secteur contribue à la sécurité et à l’autosuffisance alimentaire, au financement d’infrastructures sociales de base dans les zones d’intervention de la CMDT et de l’Office de la Haute vallée du Niger (OHVN), à la dynamisation de multiples branches de l’économie nationale. Cela, en plus de la création et la redistribution de revenus sûrs et importants aux producteurs de coton.

Sans compter qu’il contribue également de manière considérable aux recettes fiscales et douanières, aux bilans des banques, à la stimulation de l’activité hôtelière, du petit commerce ambulant et à la création d’emplois. Au total, plus de 4 millions de personnes bénéficient de la culture du coton comme source de moyens d’existence. Moctar Ouane de rappeler que le secteur contribue à hauteur de 15% à la formation du Produit intérieur brut (PIB) et occupe la seconde place, après l’or, au plan des recettes d’exportation. Aussi, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a retenu la culture du coton comme l’une des cinq filières prioritaires devant bénéficier d’un développement soutenu.

Toutefois, il a déploré la fragilité du secteur due aux fluctuations du cours mondial de la fibre et du prix des intrants agricoles.  S’y ajoutent le faible niveau de productivité et de transformation au niveau national ainsi que les nombreux dysfonctionnements dans la gouvernance. Des obstacles qui empêchent au secteur de se développer convenablement. Ainsi, le Premier ministre a fait savoir que de l’an 2000 à nos jours, le secteur a connu quatre crises majeures. L’année écoulée a sans doute été la plus éprouvante à cause de la situation sécuritaire, le changement climatique, la pandémie liée à la COVID-19.

Autant de situations qui font que ces assises viennent à point nommé. Il s’agit pour les acteurs de réfléchir sur les voies et moyens permettant de relancer la production à partir de la campagne agricole 2021/2022. Il a rendu hommage aux acteurs du secteur pour les efforts consentis afin de préserver le rang de leader occupé par le pays dans une filière hautement concurrentielle.

 

Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed a rappelé le fait que ces Assises nationales interviennent dans l’axe 2 du Programme d’actions du gouvernement de Transition (PAG), à savoir la promotion de la bonne gouvernance. Rappelant au passage le rôle central joué par la filière coton dans l’économie nationale, malgré les crises récurrentes. Pour lui, conformément aux instructions fermes données par le chef de l’État, Bah N’Daw, il est important que cette rencontre soit le lieu de l’émergence des réflexions stratégiques impliquant les différents acteurs ont été faites. Cela, en dépit des différentes crises qui ont ébranlé le secteur du coton.

A en croire, le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, ces assises doivent répondre à plusieurs questions. Quelles sont les leçons apprises des différentes crises et pourquoi les solutions envisagées n’ont-elles pas fonctionné ? Quelles sont les actions de relance de la culture du coton recommandées à partir de la campagne 2021/2022 ? C’est ainsi qu’il a réaffirmé son engagement à travailler d’arrache-pied pour inscrire dans un cercle vertueux dans le plus bref délai. D’où l’invitation lancée aux acteurs de la filière afin de renforcer la cohésion en leur sein.

"Au-delà de la sécurité économique, de millions de producteurs, il en va de l’avenir de notre jeune démocratie. Parce que la démocratie sans le pain est un leurre" a rappelé le ministre Mahmoud Ould Mohamed.