L’Azalaï Grand hôtel a servi de cadre, hier mercredi 12 juillet 2017, à l’ouverture d’un atelier de deux jours, sur le processus de DDR et le contrôle des armes dans un contexte d’extrémisme violent. Cette rencontre est organisée par la Commission Nationale du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion (CNDDR), avec le soutien de la mission de l’Union africaine au Sahel (MISAHEL) et le Bonn International Centerfor Conversion (BICC), qui est un important centre allemand de recherche et de consultation sur les questions liées aux armes et à la paix.
L’objectif est de faire en sorte que les acteurs du DDR au Mali soient mieux formés sur la lutte contre l’extrémisme violent.
La tenue de cette rencontre intervient à un moment très opportun. En effet, il est désormais clair qu’au Mali et même ailleurs, les acteurs engagés dans le processus de paix ne sont pas les seuls à détenir le monopole de la violence. Ils doivent évoluer dans un contexte marqué par l’extrémisme violent. Très souvent, il arrive que les acteurs du processus de paix soient eux-mêmes la cible de groupes terroristes. Comme c’était le cas, le 18 janvier dernier, lorsquele camp du Mécanisme opérationnel de Coordination (MOC) de Gao a été visé par un attentat-suicide entrainant la mort de dizaines d’éléments de patrouilles mixtes et plusieurs autres blessés.
Ainsi, le nord et le centre du Mali tendent de plus en plus à basculer dans le terrorisme et l’extrémisme violent. Pratiquement, il ne se passe plus un jour sans qu’une attaque ne survienne. Et les éléments issus des mouvements signataires de l’accord ne sont pas épargnés par les terroristes qui les considèrent comme des « traitres ».
Cette nouvelle donne a fait que même au niveau des organisations internationales telles que les Nations unies ou l’Union africaine, ce débat est posé.
C’était là donc tout le sens de la tenue de cette rencontre. Laquelle regroupe les personnes expérimentées en DDR et dans la lutte contre l’extrémisme violent et possédant des connaissances en matière de désengagement et de dé-radicalisation. Dans un mot prononcé pour la circonstance, le Chef de la mission de l’Union africaine au Sahel, Pierre Buyoya, a indiqué que l’organisation continentale accorde une importance particulière à la tenue de cet atelier au regard du contexte dans lequel il intervient. Avant de rappeler que le soutien de l’UA à ce genre d’initiatives ne fera pas défaut.
Quant au représentant de l’Ambassadeur d’Allemagne au Mali, il a rappelé que depuis la crise de 2012, son pays s’est engagé à soutenir le secteur de la sécurité au Mali. C’est ainsi que près de 1000 soldats et policiers allemands participent à la MINUSMA et à l’EUTM. Aussi, depuis la signature de l’accord, l’Allemagne a octroyé un montant d’environ 3 milliards de FCFA au fonds fiduciaire géré par la MINUSMA pour la construction et l’opérationnalisation des sites de cantonnement. Avant de déplorer le retard enregistré pour le démarrage du processus de DDR qui, selon l’accord, se situerait trois mois après la signature du document. Aujourd’hui, cela fait plus de deux ans que l’accord a été signé et toutes les structures chargées de sa mise en œuvre peinent à démarrer convenablement.
Pour sa part, le président de la Commission nationale du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion (CNDDR), Zahabi Ould Sidi Mohamed, en ouverture des travaux de la rencontre, a rappelé que le Mali est un cas d’école. Pour lui, cet atelier est surtout destiné à faire un échange avec les participants issus d’autres pays comme l’Algérie, la Mauritanie, la Somalie, le Tchad, entre autres. afin de s’inspirer de leurs expériences.
Il a rappelé que la structure qu’il dirige, bien que jeune, a déjà réalisé de nombreuses avancées telles que l’opérationnalisation de ses bureaux régionaux, sauf à Kidal et Ménaka, où les préparatifs sont en cours.
A noter que tous les responsables de toutes les structures prévues par les dispositions sécuritaires de l’accord, à savoir, outre la CNDDR, la Commission nationale d’intégration (CNI), le Conseil National pour la Réforme du Secteur de la Sécurité (CNRSS), participent à cette rencontre. S’y ajoutent les représentants de certaines organisations internationales telles que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), la Banque Mondiale (BM) et la CEDEAO.