On en sait davantage sur l’identité des victimes de l’attaque survenue sur le camp de la MINUSMA, le vendredi 12 février dernier à Kidal. Ainsi, l’on déplore la mort d’au moins six casques bleus du contingent guinéen et la blessure d’une trentaine d’autres, dont 9 dans un état très grave. Parmi les victimes figurent deux capitaines Henry Haba et Nilson Camara qui était officier de garnison, une femme du nom de Micheline Lamah (gendarme) (notre photo), Moussa Dabo (un sous-officier). Les deux autres victimes sont également des sous-officiers qui n’ont pas encore été identifiés. Le bilan pourrait s’alourdir, car certains blessés sont dans un état très grave, parmi eux trois ont été transférés à Dakar pour des soins intensifs.
Cette attaque revendiquée par le groupe terroriste Ançar Dine d’Iyad Ag Ghali qui sévit dans cette partie du territoire a provoqué la colère de certains casques bleus guinéens basés à Kidal. Certains estiment qu’ils ne sont pas bien protégés et ne pas être autorisés à apporter des ripostes proportionnées aux attaques qu’ils subissent quasi-quotidiennement. Ils ne veulent plus se contenter de se défendre. Cette situation semble agacer des casques bleus guinéens dont le moral ne cesse de baisser en raison de la recrudescence des attaques qui les visent directement.
Même le déplacement du nouveau représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif pour apporter sa solidarité aux hommes déployés sur le terrain ne semble rien n’y faire. Malgré le deuil national de trois jours décrété par les autorités guinéennes, les familles des casques bleus guinéens déployés à Kidal n’ont pas hésité à descendre dans les rues le même jour pour réclamer le retour de leurs proches.
A noter que le contingent guinéen au sein de la MINUSMA est l’un des plus importants en termes d’effectif avec pas moins de 850 éléments. La plupart sont déployés à Kidal où ils sont chargés de sécuriser les principaux points stratégiques dont l'aéroport. Mais la recrudescence de ces attaques terroristes auxquelles ils ne peuvent même pas répliquer correctement démotive bon nombre de leurs frères d’armes restés au pays et qui sont en attente de déploiement.