Attaque du vendredi 8 janvier contre Barkhane : Le JNIM revendique et dévoile le visage du kamikaze

Par kibaru

Le principal allié d’Al-Qaïda au Sahel le «Jamaât Nosrat al-Islam wal-Muslimime » (JNIM) a revendiqué jeudi dernier l’attentat-suicide qui a blessé six soldats français de Barkhane, le vendredi 8 janvier dernier, près de Mondoro.

Ce jour-là un combattant de ce groupe a « fait détonner son véhicule bourré d'explosifs contre un convoi des forces d'occupations françaises et des apostats maliens, à Arbanda, près de la frontière avec le Burkina Faso », affirme le GSIM.

Dans le même communiqué, le groupe affirme aussi n’avoir perdu aucun combattant lors de la frappe aérienne militaire française qui a visé le dimanche 3 janvier dernier, un rassemblement de personnes près du village de Bounty, commune de Dallah, cercle de Douentza, région de Mopti. Il a de même menacé la France à de nouvelles attaques encore plus violentes  si elle ne retire pas ses troupes du Sahel. Ce communiqué du JNIM a été authentifié par le centre américain de surveillance des sites djihadistes « SITE ».

Pour rappel cet attentat-suicide subi par la France ce jour-là est la troisième attaque revendiquée par le JNIM depuis fin décembre contre les militaires français, qui ont déjà déploré cinq morts entre le 28 décembre 2020 et le 2 janvier 2021.

A noter que le kamikaze qui a fait sauter sa moto bourrée d’explosifs au passage des blindés de l’armée française ce jour-là a comme surnom « Abdel Aziz al-Ansari », décrit comme un « martyr » par le JNIM. Son surnom qui n’est autre qu’un nom d’emprunt ou un nom de guerre prouve que c’est un élément de la Katiba Ansar dine du Macina de Amadou Koufa. Le visage du kamikaze en dit long sur son jeune âge.

Ce qui prouve une fois de plus le recours massif aux enfants par les groupes armés au Mali. Dans son dernier rapport trimestriel, couvrant du mois d’octobre à décembre 2020, le Secrétaire général de l’ONU a recensé au total, 102 enfants (79 garçons et 23 filles) âgés de 12 à 17 ans recrutés dans les régions de Ménaka (45), Mopti (31), Kidal (23) et Tombouctou (3), notamment par la Coordination des mouvements de l’Azawad (41), la Plateforme (28), la Katiba du Macina (18), Dan Nan Ambassagou(11), les forces armées maliennes (2) et les dozos (2).

Tous sauf trois qui font toujours partie de groupes armés ont reçu un soutien psychosocial et sont en cours de réintégration. De plus, 47 enfants (28 garçons et 19filles) ont été tués (17) ou mutilés (30) –contre 43 au cours de la période précédente –dans les régions de Mopti (31), de Gao (10), de Tombouctou (3), de Kidal (1) et de Ségou (1) et à Bamako (1). La plupart l’ont été par des groupes armés non identifiés (28), et les autres par des groupes armés peuls (6), Dan Nan Ambassagou(5), les dozos (4), les forces armées maliennes (3) et l’EIGS (1).

Les partenaires humanitaires ont constaté une hausse des recrutements forcés d’enfants, qui représentaient 42% des violations graves commises contre des enfants au cours de la période considérée.