Autorités intérimaires : les différents responsables des régions désignés

Par kibaru

C’est donc au cours d’une réunion qui a pris fin hier, tard dans la soirée que le consensus s’est dégagé entre les différentes parties signataires de l’accord, pour l’installation des autorités intérimaire. Une démarche qui doit commencer dès ce samedi à Kidal. Conformément aux recommandations issues de la réunion de haut niveau du CSA, le vendredi 10 février, il a été convenu que le gouvernement propose des noms à la tête des assemblées régionales de Kidal, Ménaka et Taoudénit. Quant aux régions de Gao et Tombouctou, elles ont été confiées respectivement à la Plateforme et à la CMA.

Ainsi, pour la capitale de l’Adrar des Ifoghas, sur proposition de la partie gouvernementale c’est Hassane Fagaga qui a été désigné comme président de l’Assemblée régionale. Ce dernier n’est pas inconnu du milieu puisque ce nom a été cité dans de nombreuses rébellions qui ont secoué cette partie du territoire national. Il est également connu pour avoir été un fidèle de lieutenant de l’un des plus redoutables chefs rebelles que le Mali ait connus, Ibrahim Bahanga, mort dans un accident de voiture dans une localité faisant partie du cercle de Tinessako, dans la région de Kidal en août 2011. 

Pour les autres régions auxquelles le gouvernement devait désigner les chefs d’exécutifs locaux, Taoudenit et Ménaka, ce sont respectivement Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed du MSA (mouvement nouvellement créé par Moussa Ag Acharatoumane) et Hamoudi Sidi Ahmed Aggada, proche du MAA-dissident qui ont été désignés. En ce qui concerne la Cité des Askia, c’est un certain Djibrila Boubèye Samaké, proche de Me Harouna Toureh qui va occuper la tête de l’assemblée régionale. Enfin, à Tombouctou, cette charge a été confiée à un élément du MAA proche de la CMA en l’occurrence Boubacar Ould Hamadi de la CMA.

A noter que la première étape de l’installation de ces autorités intérimaires sera d’abord à Kidal, le samedi 18 février. Puis, le lendemain dimanche 19 février à Ménaka. Ensuite suivront les régions de Tombouctou et Taoudenit, respectivement les 21 et 22 février. Quant à la région de Gao, la date n’a toujours pas été arrêtée, sans doute à cause de l’opposition d’une certaine franche de la population locale qui multiplie les actes d’hostilités envers l’installation des autorités intérimaires dans leur format actuel.

Toutefois, bien qu’un consensus ait été trouvé par rapport à cette disposition importante de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, c’est le terrain qui va déterminer la suite des événements. Pour l’heure, certains mouvements bien que signataires continuent à dénoncer leur exclusion. Pour eux, il s’agit d’une violation d’un principe phare de l’accord qui prône l’inclusivité. Face à cette situation, il n’est pas sûr que tout se déroule suivant le nouveau chronogramme fixé.

Il convient de signaler que ce n’est pas la première fois que des dates sont retenues pour la mise en œuvre de certaines dispositions de l’accord. Mais à chaque fois, des obstacles se dressent aux déclarations de bonnes intentions à cause de l’exclusion de certains groupes armés.