Près de 150 étudiants d’une pseudo-université ont été arrêtés par l’agence américaine de contrôle de l’immigration. Ils auraient été poussés à s’inscrire par les agents fédéraux, selon le Detroit Free Press.
“Comment les autorités fédérales américaines ont créé une fausse université pour piéger des étudiants immigrés”, titrait le 22 février le Guardian. Le journal britannique se fait l’écho d’une histoire sur laquelle a enquêté le Detroit Free Press : celle de “l’université de Farmington”, montée près de Détroit (Michigan) par des agents du contrôle de l’immigration et des douanes (Immigration and Customs Enforcement, ICE).
146 étudiants étrangers inscrits à cette prétendue université ont été arrêtés. La quasi-totalité d’entre eux sont indiens. Les autorités fédérales affirment que les étudiants inscrits (plus de 600 au total) savaient qu’ils ne suivraient pas de cours et n’obtiendraient pas de crédits universitaires. “Leur intention était de conserver frauduleusement leur visa étudiant pour être autorisés à travailler”, indique l’acte d’accusation. Une pratique qui n’est pas rare aux États-Unis, où de fausses universités (surnommées “usines à visas”) permettent à des étrangers de rester travailler, signale la BBC.
Cependant, des avocats et des responsables indiens affirment que certains étudiants ont été dupés. Ce que semblent confirmer des e-mails obtenus par le Detroit Free Press. Dans un message de juin 2017, un certain Ali Milani, censé être le président de l’université, assure ainsi à un étudiant indien que Farmington est “une institution agréée nationalement pour l’étude des Stim (science, technologie, ingénierie et mathématiques)”.
Un site internet trompeur
D’après les avocats, après s’être inscrits à l’université, certains des étudiants auraient découvert qu’il n’y avait pas de cours et posé des questions. L’université maintenait que des cours auraient lieu bientôt. En outre, un site Internet “laissait croire aux visiteurs que c’était une institution légitime, avec des photos d’étudiants dans des classes et des textes assurant qu’ils pouvaient travailler quand ils étaient inscrits”, ajoute le Detroit Free Press.
L’opération, qui aurait été lancée en 2015, n’est pas la première du genre, rappelle le Guardian. En 2016, la même agence fédérale, l’ICE, avait annoncé que “l’université de Northern New Jersey n’était pas une institution légitime et que ses seuls employés étaient des agents sous couverture”.
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