C’est à la faveur d’un point de presse tenu à son QG à Bamako que la MINUSMA a publié son rapport définitif sur les événements survenus au village de Koulogon -Peul, situé dans la Commune de Koulogon-Habe, cercle de Bankass, région de Mopti. Il nous revient que lors de cette tuerie de graves violations des droits humains ont été commises par les assaillants. Leur identité n’a pas été clairement dévoilée, mais selon le rapport, ils étaient vêtus de tenus de chasseurs traditionnels soutenus par des individus en tenue civils. Ils avaient devers eux tous types d’armes à savoir des fusils d'assaut AK-47 Kalachnikov, des fusils traditionnels et des armes blanches. C’est peu après la prière de l’aube qu’ils se sont introduits dans le village de Koulogon à pied.
Contrairement à ce qui a été dit, ces assaillants s’exprimaient en langues locales telles que le Bambara, le Dogon et pour certain le Peul. Il n’y a pas eu d’affrontements comme à Ougossagou, en mars dernier. Le nombre de victime s’établit désormais à 39 au lieu de 36 comme indiqué au départ. Les trois autres victimes ont succombé à leurs blessures. Apparemment, parmi les assaillants, certains se livraient à des crimes rituels puisque sur trois des corps des victimes qui étaient toutes de la communauté peule, des traces de mutilations ont été découvertes. Ainsi, deux d’entre elles ont eu les mains coupées et la troisième a vu ses parties génitales emportées. Il faut aussi préciser que cette attaque ciblait particulièrement des hommes même si quelques victimes féminines sont à déplorer. On en dénombre au moins 4 dont deux femmes et deux filles. Les blessés sont au moins une dizaine dont des enfants. Les assaillants ont aussi visé des biens puisqu’ils ont incendié 173 cases d’habitation et 59 greniers sur 61. La particularité de cette attaque c’est qu’elle était planifiée, organisée et coordonnée.
Pour l’heure, le gouvernement a indiqué l’ouverture d’une enquête judiciaire près du Tribunal e Grande Instance de Mopti et l’arrestation de douze suspects, dont quatre étaient en détention et huit sous contrôle judiciaire. Par ailleurs, certains rescapés disent aussi avoir reconnu certains civils parmi les assaillants qui venaient de villages environnants.
Cette situation intervient dans un contexte où la zone fait face à une intensification du cycle des violences dans le Centre du Mali sur fond de tensions communautaires, par des groupes extrémistes et dans le cadre d’opérations antiterroristes. D’aucuns déplorent aussi la multiplication des milices se réclamant des communautés locales qui agissent en toute impunité et profitant de la prolifération d’armes à feu automatiques. C’est dans cette situation que l’on assiste aussi à un mouvement massif des populations à travers les déplacés internes et les réfugiés qui fuient les violences pour grossir les sites déjà surpeuplés. Jusqu’ici les mesures annoncées par le gouvernement telles que le Plan de sécurisation Intégrée des Régions du Centre (PSIRC) et le cadre politique de gestion de la criseauCentre du Mal, ont aussi montré leurs limites.