Barkhane : les terroristes ne peuvent plus prendre une ville au Sahel

Par kibaru

C’est en cas l’assurance donnée hier à Ouagadougou par le nouveau commandant des forces françaises Barkhane, le général François-Xavier de Woillemont au président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré.

Pour lui, les groupes terroristes du Sahel n'ont plus la capacité tactique de procéder à des actions d'envergure, comme prendre et contrôler une ville. Cette annonce intervient alors que l'ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson, en poste depuis avril 2013, quelques mois après le déclenchement de l'opération Serval pour reconquérir les localités du Nord du Mali aux mains des terroristes, faisait ses adieux. Au terme de sa mission, il s’est dit convaincu d'un progrès vers la paix, assurant que le terrorisme recule au Mali.

Le commandant des forces de Barkhane a aussi déclaré que contrairement à l'impression qu'on peut avoir, les armées des pays du G5 (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger et Burkina Faso) et Barkhane remportent des succès importants contre les groupes terroristes.

Bien que ces derniers restent dangereux comme tous les terroristes du monde, ils n'ont plus ce qu'ils ont à un certain moment appelé « l'industrialisation » du terrorisme, notamment dans le nord du Mali, a poursuivi le chef de Barkhane, dispositif qui a pris en août 2014 le relais de l'opération Serval.

Interrogé sur l'apparition de nouveaux mouvements armés, notamment peuls, dans le centre du Mali, qui pourraient grossir les rangs des groupes terroristes, il a répondu : l'action militaire n'a de sens qu'au service d'une avancée politique, une avancée de la réconciliation et des accords de paix.

Interrogé sur la progression de l'Etat islamique (EI) au Sahel, notamment au Burkina Faso où le groupe a revendiqué pour la première fois une attaque contre un poste de douane au cours de laquelle un douanier et un civil ont été tués le 1er septembre, le général de Woillemont a répondu que l'expansion de l'EI (était) un phénomène mondial.

On voit aussi dans cette lutte mondiale qu'au Sahel mais aussi en Syrie, en Libye, on est aussi capable de leur porter des coups extrêmement rudes, a-t-il indiqué.

« Ils peuvent faire des actions très médiatisées quelque part mais nous vaincrons, nous gagnerons cette guerre même si par endroits on peut ressentir que ce sera long. Mais c'est l'union des volontés qui permettra de venir à bout de cet ennemi qui a des capacités de résilience », a conclu le général français.

L'ambassadeur de France au Mali a lui aussi jugé nécessaire de distinguer deux choses : la lutte contre le terrorisme et les attaques, au cours d'une conférence de presse à Bamako.

Indubitablement, le terrorisme recule au Mali. En revanche, les attaques continuent. C'est facile de poser une mine, avec des « cibles molles » (cibles civiles qu'il est impossible de protéger complètement, NDLR), a affirmé cet ancien officier de gendarmerie.

M. Huberson a par ailleurs exprimé sa confiance dans le succès de l'accord de paix au Mali signé en mai-juin 2015 par le camp gouvernemental et l'ex-rébellion du nord du pays, malgré les retards accumulés dans son application.

Pourtant, ce retard dans la mise en œuvre de l’accord est très décrié. Aussi, certains évènements récents semblent contredire cet optimisme. Bien qu’ils soient affaiblis, les terroristes continuent à mener des opérations au cours desquelles ils occupent brièvement des localités comme dans le centre du Mali, et le Niger, puis se retirent sans combat.