Le HCR tire la sonnette d’alarme sur la montée des violences dans le nord du Burkina Faso. La situation est telle que 115 000 personnes sont désormais déplacées internes et au moins 11 000 autres ont quitté le pays récemment.
L'insurrection qui touche le nord et l’est du Burkina Faso prend des proportions de plus en plus inquiétantes, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). Depuis 2018, les violences sont en forte hausse principalement dans le nord et l’est du pays, affectant directement des milliers de civils. Des attaques ciblées ont aussi eu lieu dans la capitale, Ouagadougou.
En conséquence directe de cette flambée de violences et malgré le déploiement de forces militaires : “Plus de 115 000 personnes sont maintenant déplacées internes et plus de 11 000 personnes ont été contraintes de fuir le Burkina Faso en quête de refuge dans les pays voisins”, a déclaré Babar Baloch, porte-parole du HCR, lors d’une conférence de presse le 12 mars à Genève.
Selon l’agence onusienne, plus de 90 % des déplacés internes vivent dans des communautés d'accueil. La grande majorité d’entre eux se trouvent dans la région du Sahel, plus particulièrement dans la petite ville de Djibo au Burkina Faso. “Nous craignons que davantage de civils ne soient affectés par de nouvelles violences”, poursuit Babar Baloch. D’autant plus que les Burkinabés ne sont pas les seuls concernés car le Burkina Faso accueille aussi 25 000 réfugiés maliens qui sont également touchés par le conflit.
Les réfugiés appelés à se rendre dans des camps du HCR
Mais leur apporter une aide s'avère de plus en plus difficile, la communauté humanitaire étant également prise pour cible, selon le HCR.
“La violence a limité notre accès à des milliers de réfugiés installés en périphérie des camps dans les provinces de Soum et de l’Oudalan au Sahel, près de la frontière malienne”, explique Babar Baloch. “Nous exhortons les réfugiés se trouvant dans ces localités à se rendre dans des camps où le HCR et ses partenaires pourront assurer leur protection et leur accès aux services sociaux de base.” L’agence dispose de deux bureaux dans la région du Sahel, à Djibo et à Dori.
Reste que les fonds manquent cruellement afin de pouvoir renforcer la présence onusienne dans le pays et assurer une meilleure protection des déplacés. “Nos besoins financiers pour le Burkina Faso en 2019 s'élèvent à 27,3 millions de dollars et ne sont financés qu'à hauteur de 26%”, regrette Babar Baloch qui lance un appel urgent aux dons.
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques. Initialement concentrées dans le nord du pays, elles ont peu à peu touché d’autres régions, notamment l’est du pays et sa capitale Ouagadougou. Les attaques, qui ont fait plus de 300 morts depuis 2015, sont menées par une douzaine de groupes jihadistes, selon l'ONG International Crisis Group.
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