Après plus d’un an de retard dû au Covid-19 et à l’instabilité politique au Mali, la dixième réunion de la commission tripartite Burkina Faso- République du Mali- UNHCR sur le rapatriement volontaire des réfugiés maliens au Burkina Faso, s’est tenue en fin de semaine dernière à Ouagadougou. Une rencontre à laquelle a assisté le ministre délégué chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Déplacés et des Réfugiés du Mali, Oumarou Diarra.
Ce dernier avait à ses côtés son homologue burkinabé Clarisse Mérindol et le représentant du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) au Burkina Faso, Abdouraouf Gnon-Kondé. Cette commission travaille sur la base de l’accord tripartite signé, le 9 janvier 2015 entre le Burkina Faso, la République du Mali et le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) afin de recenser des refugiés maliens candidats au rapatriement volontaire.
Le nombre de réfugiés maliens au Burkina Faso a connu ces dernières années une baisse très significative. De 50 000 au déclenchement de la crise sécuritaire et politico-institutionnelle en 2012, les réfugiés maliens au Burkina Faso sont passés à moins de 34 000 en 2014 et à environ 22 289 au deuxième trimestre de l’année 2021. Cela, en plus de 6300 demandeurs d’asile. Cette initiative vise à leur permettre de retourner sur le sol malien dans la sécurité et la dignité.
Actuellement, les réfugiés maliens au Burkina Faso sont logés dans deux principaux sites aménagés à cet effet à savoir Goudoubo et Mentao. Des localités situées dans la région Sahel du Burkina. Toutefois, ces sites ont récemment été vidés en raison des affrontements meurtriers entre les terroristes et les militaires burkinabé qui n’épargnent pas les camps de réfugiés. Parfois, des incursions sont menées dans ceux-ci par les éléments des différentes forces en présence.
A cette situation s’ajoute aussi le fait que le HCR qui finance la gestion de ces camps n’arrive plus à mobiliser les fonds nécessaires pour ses activités. Raison pour laquelle de nombreux Maliens qui vivaient dans ces camps sont rentrés au bercail grâce au programme de rapatriement volontaire géré par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Un programme qui avait d’ailleurs été suspendu jusqu’à nouvel ordre à cause des fermetures de frontières liées à la pandémie. Dans le cadre de ce programme, chaque réfugié se voit offrir environ 60 dollars (33493,4) pour assumer ses frais de transport et obtient des informations au sujet de la situation dans la région de destination.
11 300 Maliens de retour au bercail depuis 2014
Depuis ses débuts, en novembre 2014, le programme a aidé plus de 11 300 Maliens à rentrer chez eux. Par ailleurs, d’autres réfugiés maliens ont préféré prendre la direction de certaines villes burkinabé où la sécurité est relativement bien assurée comme à Djibo ou à Dori.
Signalons qu’à la date du 31 avril 2021, 85 939 rapatriés volontaires ont été enregistrés au Mali alors que 173 375 Maliens sont toujours hors de leur pays. A noter que le Mali abrite aussi près de 14 000 réfugiés burkinabé ayant fui les violences chez eux.
A l’issue de cette rencontre, il a été convenu d’intensifier les actions favorables au retour des réfugiés chez eux dans la sécurité et la dignité.