La situation dans le centre du Mali est toujours tendue. En raison de la psychose créée au sein de la population par les exactions commises par les éléments du FLM, mouvement terroriste fondé par le prêcheur radical Amadou Koufa, la communauté peul est particulièrement prise pour cible. Beaucoup accusent les membres de cette communauté d’être de mèche avec les terroristes. Souvent c’est une véritable expédition punitive qui est dirigée à leur endroit. Une situation favorisée par l’absence quasi-totale de l’administration et de l’armée maliennes qui opèrent leur retour progressivement.
C’est dans ce contexte qu’est intervenue, le mercredi 11 mai dernier, la brève interpellation du leader de la communauté peule du Hayre et chef du village de Mbulli Kessi par la gendarmerie. Par la suite d’autres jeunes sympathisants de ce dernier ont été arrêtés pour avoir manifesté leur désapprobation de cette décision. Certains disent même avoir été contraints de verser des sommes faramineuses pour être libérés. Amiru, le chef de village a même déposé une plainte pour que les auteurs de cet acte soient traduits devant les tribunaux.
D’aucuns estiment même que c’est lui qui a été pour beaucoup dans la « déradicalisation » de certains jeunes de la localité qui ont accepté de déposer les armes. De sources dignes de foi, c’est grâce aux démarches entreprises par plusieurs personnalités de la région de Mopti telles que me Général Ismaïla, l'honorable Sankaré (leader de la commission développement rural) l'honorable Abderahmane Niang, le chef d'état-major général adjoint de l'armée de terre du Mali et Aziz Diallo (président de l’association Tabital Pulaaku Mali) que le leader Amiru a été relâché. Malgré tout, la situation demeure très tendue et il convient à l’Etat de prendre les dispositions nécessaires pour garantir une présence plus effective sur cette région afin que de telles scènes ne se reproduisent plus.