Les dates annoncées de la conférence d'entente nationale en conseil des ministres extraordinaire du samedi 18 mars dernier, ont été accueillies froidement par les acteurs culturels. En effet, ce sont les mêmes dates qui avaient été choisies depuis plusieurs mois pour la tenue de la biennale artistique et culturelle, c'est-à-dire du 27 mars au 2 avril. Finalement, cet événement culturel majeur a été reporté pour la seconde fois après plusieurs années de suspension.
La dernière biennale remonte à 2010 à Sikasso. Cependant, depuis le coup d'Etat qui a précipité la grave crise sécuritaire et politico-institutionnelle que le pays a connue, cet événement culturel de grande envergure nationale avait disparu des écrans radars. Après un premier report lié au sommet Afrique/France tenu à Bamako, les 13 et 14 janvier dernier, les dates prévues pour la tenue de la conférénce d’entente nationale viennent renvoyer cette activité artistique et culturelle aux calendes grecques.
La commission nationale d'organisation au sein de laquelle tous les départements ministériels sont représentés, était pratiquement sur les derniers réglages à une semaine de cette biennale. Une publicité avait débuté sur l'ORTM, des affiches disponibles, des pagnes à la confection, des troupes dans les internats, beaucoup d'argents dépensés dans la logistique et d’autres rubriques.
Il n'y pas plus rassembleur que la biennale pour ceux qui connaissent la valeur de cette activité qui a vu le jour depuis l'Independance. Selon nos informations, toutes les régions administratives du Nord du Mali avaient confirmé leur présence, même celles créées récemment Ménaka et Taoudénit.
Le retour de la biennale artistique et culturelle fait partie des recommandations de l'accord de paix et de réconciliation au chapitre des mesures culturelles. Pourtant, le lancement de cette biennale artistique a eu lieu en présence du président IBK et du PM Modibo KEITA. Pour les acteurs culturels, ce deuxième report est un coup dur pour la renaissance culturelle du Mali. Le secrétaire général du ministère de la Culture, qui est aussi le président de la commission nationale d'organisation a confirmé ce report après l'annonce des dates de la conférence d'entente nationale.
Ousmane Ladji Bamba