COMPIS 15 : « Nous ne répondrons plus du processus de mise en œuvre de l’accord tant que l’inclusivité n’est pas prise en compte »

Par kibaru

Telle est la décision prise, le samedi 19 décembre dernier, par les mouvements de la COMPIS 15 au cours d’une conférence de presse animée dans les locaux de la maison de la presse. Sur le présidium, il y avait notamment tous les leaders des mouvements de cette coordination à savoir Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune de la CPA, Boubacar Siddigh Ould Taleb du MPSA, Hassan Ag Mehdi dit Jimmy du FPA, Mohamed Attaib Sidibé du Ganda Izo, Mohamed Attaher Maiga du Ganda Lassalizo, Mahamane Allassane Maiga de la CMFPR III. Ces derniers ont tout rejeté la proposition qui leur a été faite pour réintégrer le processus. Rappelons qu’il leur a été proposé de se dissoudre dans leurs mouvements d’origine que cela soit au sein de la Plateforme ou de la CMA. Aussi, ils bénéficieront de 2 membres au sein du CSA, 4 dans les sous-commissions et 2 au niveau de la Commission technique de Sécurité.

D’abord, ces 6 mouvements qui forment la COMPIS 15 (CPA, MPSA, FPA, CMFPR III, Ganda Izo, Ganda Lassalizo) n’approuvent pas le fait que leurs représentants soient désignés par le groupe CMA et Plateforme. Ensuite, ils jugent le nombre de places qu’on leur accorde très insuffisant, car il ne prend pas en compte tous les mouvements qui composent cette coordination.

C’est ainsi qu’ils ont demandé 6 places au sein du CSA, 18 dans les sous-commissions thématiques et 6 au niveau de la Commission technique de Sécurité. Ils se sont posé la question à savoir pourquoi dans les pourparlers le processus se voulait inclusif avec même l’audition de la société civile et que dans la mise en œuvre il devient exclusif ?

Pour eux, l’accord de paix appartient avant tout aux populations maliennes et que vu la composition actuelle du CSA, qui n’est pas définitif, certaines communautés notamment du nord seront frustrées et qui sait comment elles vont réagir.

Ainsi, ils ont accusé Me Harouna Toureh d’être à l’origine de ce blocage en indiquant qu’il était même prêt « à pactiser avec le diable pour tirer seul profit des dividendes de cet accord au détriment des communautés sédentaires ». Pour eux, ce dernier « n’est plus crédible à agir au nom de la CMFPR et de la Plateforme républicaine et par conséquent il a été déposé par ses collègues ». D’ailleurs, ils ont prévu d’organiser des manifestations dans plusieurs localités du nord pour rendre cette décision effective. Enfin, ces mouvements se disent ne plus être disposés à répondre de quoi que ce soit dans le processus de paix tant que leurs préoccupations allant dans le sens de l’inclusivité ne seront pas prises en compte par la Médiation et le gouvernement malien. C’est dire combien la tension est palpable et qu’on est encore loin d’un règlement définitif de ce problème.

Pourtant, le chef de la mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya avait bien prévenu lors d’une de ses sorties à savoir que « la mise en œuvre de l’accord sera plus difficile que sa signature ». Pour dénuer cette crise de confiance, il faut donc que toutes les parties soient de bonne foi et place l’intérêt de la population malienne au-dessus de tout.