Nommé, le 3 mai dernier, comme président de la Commission spéciale, conformément aux recommandations de la CEN, le Médiateur de la République, Baba Akhib Haïdara a finalisé, le 15 mai dernier, la liste de ses collaborateurs. Lesquels ont été scindés au sein de deux groupes à savoir « Rédaction de la charte pour la paix, l’Unité et la réconciliation nationale » et « Elaboration d’une cartographie des Terroirs ». Toutefois, des observateurs estiment qu’il fallait ratisser large puisque certains membres de cette commission spéciale sont déjà présents dans de nombreux organes de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale et bénéficient de larges avantages.
Au fur et à mesure que l’on avance dans le processus de paix, la boulimie de certaines personnes ne cesse d’augmenter. Elles entendent montrer qu’elles sont incontournables dans la mise en œuvre de l’accord. Or, il n’en est rien. Cette situation provoque même un sentiment de frustration de certains acteurs qui s’estiment lésés.
On se rappelle qu’à l’issue des travaux de la Conférence d’Entente Nationale (CEN), tenue du 27 mars au 2 avril, deux questions majeures sont restées en suspens. C’est le cas de la Charte pour la paix, l’Unité et la réconciliation nationale ainsi que la problématique de l’Azawad. C’est dans ce cadre que le président IBK avait confié le soin au Médiateur de la République, Baba Akhib Haïdara, de poursuivre sa mission jusqu’au règlement de ces deux points. Nommé le 3 mai dernier comme président de la commission spéciale mise en place à cet effet, le Médiateur a finalisé, le 15 mai dernier, la liste des membres de son bureau. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette situation a provoqué un grand mécontentement chez certains acteurs du processus de paix. En effet, de nombreuses personnes nommées dans ce bureau sont également membres de plusieurs organes de mise en œuvre de l’accord. Tels que le CSA, les sous-comités thématiques, la CVJR, la CNDDR, la CNI, le CNRSS. Et, apparemment, elles ne veulent pas laisser la place aux autres malgré les larges avantages perçus au sein de ces organes. D’où les dénonciations de certains qui reprochent à cette commission spéciale de violer le principe de l’inclusivité prôné par l’esprit et la lettre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
En tout cas, de nombreux acteurs sont très mécontents de cette situation et entendent tout mettre en œuvre pour la changer. Une démarche qui risque de ralentir davantage l’élaboration de cette charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale. Une tâche qui devait pourtant revenir à la CEN au même titre que le règlement définitif de la question de l’Azawad. Mais vu que cette rencontre n’a pas permis de sortir de cet imbroglio, le Médiateur de la République, aussitôt investi de ses nouvelles missions, a créé deux groupes au sein de sa commission spéciale. L’un est exclusivement chargé de l’élaboration de la Charte pour la paix, l’Unité et la Réconciliation nationale. Tandis que l’autre doit réfléchir sur la cartographie des terroirs. Mais avec ces accusations de violation du principe de l’inclusivité, des doutes subsistent quant à la possibilité de poursuivre les travaux sereinement. Alors que beaucoup d’autres structures ont dû élargir la composition de leurs effectifs pour échapper à ces critiques. Reste à savoir si cette commission prendra en compte ces observations pour rectifier le tir.