Le Conseil de Sécurité a adopté hier, à l’unanimité de ses membres, la résolution 2295 portant sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA. Nous avons partagé le texte avec vous hier.
Brièvement, dans cette résolution, le Conseil de Sécurité décide de deux orientations majeures :
La première porte sur le processus de paix et dans ce cadre, la résolutionappelle le gouvernement et les groupes armés signataires à accélérer la mise en œuvre de l'Accord de Paix, en particulier les aspects politiques et institutionnels et ceux portant sur la défense et à la sécurité ; établit la restauration de l'autorité de l’Etat comme la finalité recherchée du processus de paix et souligne l'importance du redéploiement progressif des Forces de Défense et de Sécurité maliennes reconstituées pour, entre autres, dissuader la menace terroriste ; et demande au Comité de Suivi de l'Accord (CSA) et aux autres acteurs internationaux de maintenir leur soutien à la mise en œuvre de l'accord, y compris par la nomination d'un observateur indépendant, tel que prévu dans l'Accord.
La deuxième porte sur le mandat de la MINUSMA et à cet égard, le Conseil de Sécurité :
- Renouvelle le mandat de MINUSMA pour un an dans le cadre des recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général publié le 31 mai (S / 2016/498).
- Rappelle que l'Accord de Paix est la pierre angulaire du mandat de la Mission et réaffirme le rôle de bons offices du Représentant spécial du Secrétaire Général et établit le soutien à la mise en œuvre de l'Accord, notamment le rétablissement de l'autorité étatique, comme la priorité stratégique de la mission.
- Prescrit à la MINUSMA de soutenir le redéploiement des Forces de Défense et de Sécurité maliennes reconstituées, compte tenu de la détérioration de la situation sécuritaire et en vue de renforcer l'autorité de l'Etat.
- Renforce les effectifs et la posture de la Mission en demandant à la Mission de « prendre des mesures robustes et actives pour contrer les attaques asymétriques contre les civils ou le personnel des Nations Unies » ;
- Autorise une augmentation du nombre de personnel en uniforme : 2,049 soldats supplémentaires pour un effectif total autorisé de 13.289 militaires ; et 480 policiers supplémentaires pour un total de 1.920 policiers. Le Secrétariat travaillera en étroite collaboration avec la MINUSMA et les États membres pour générer les nouveaux effectifs aussi rapidement que possible.
- Elle approuve la proposition du Secrétaire général de transférer la Force de réaction rapide et l'unité d'aviation associée de l'ONUCI à la MINUSMA, après leur retrait de la Côte d'Ivoire au plus tard le 31 Mars 2017.
- Exhorte également les pays contributeurs de troupes et de polices de la MINUSMA d’accélérer l'acquisition et le déploiement de tous les équipements nécessaires aux contingents et salue l'assistance aux pays contributeurs de troupes à la MINUSMA.
Les activités de la direction de la MINUSMA
- Le 23 juin, La Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire général et Coordonnatrice Résidente et Coordonnatrice Humanitaire, Mme Mbaranga Gasarabwe, a participé à la cérémonie de signature du Projet d’appui au renforcement des capacités des Jeunes pour une meilleure inclusion dans la paix au Mali (PARC-Jeunesse Mali), un projet initié par le Programme des Volontaires des Nations Unies en étroite collaboration avec le Ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne. D’une durée de 2 ans, le « PARC-Jeunesse Mali » a pour objectif de permettre aux jeunes de disposer d’outils de résistance au radicalisme et de promouvoir des valeurs de citoyenneté et de culture de la paix au sein de leur communauté. Mme Gasarabwe a rappelé la place primordiale qu’occupe la jeunesse dans le développement socioéconomique et son rôle incontournable pour la consolidation de la paix.
Le 28 juin, Mme Gasarabwe a participé à la cérémonie d’ouverture de « L’atelier de consultations nationales sur le terrorisme et l’extrémisme violent au Mali ». Cet atelier a été organisé par le Gouvernement en étroite collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et USAID. Ces consultations visent à contribuer à la conception et à l’élaboration d’une politique et stratégie nationale pour lutter contre le fléau du terrorisme et l’extrémisme violent. Mme Gasarabwe a souligné l’importance de prendre en compte la dimension sécurité et développement, en renforçant les efforts de création d’emplois et l’intégration des jeunes dans la recherche des solutions adéquates pour lutter contre l’expansion de ce fléau.
- Les 22 et 23 juin, le Commandant de la Force de la MINUSMA, le Général de division Michael Lollesgaard, a effectué une visite à Gao où il a rencontré un groupe de travail du MOC, le Mécanisme Opérationnel de Coordination, qui s’est réuni pour mettre en place dans les meilleurs délais les conditions nécessaires pour rendre opérationnelles les premières patrouilles mixtes. Rappelons que les bataillons mixtes seront composés de 600 combattants soit 200 de la Plateforme, 200 de la CMA et 200 des FAMa par région (Kidal, Gao et Tombouctou). Il a également visité les camps de la MINUSMA à GAO où il a notamment rencontré les nouveaux contingents militaires, notamment les nouveaux contingents chinois et bangladeshi.
- Pour sa part, le nouveau Chef de UNPOL de la MINUSMA, le Commissaire Issoufou Yacouba, a tenu les 20 et 21 juin des rencontres avec les Directeurs Généraux des Forces de Sécurité Maliennes pour discuter des nouvelles orientations à donner aux opérations de sécurité dans le pays et à la coopération entre UNPOL et les institutions sécuritaires du Mali .
Sécurisation
- Au cours de la semaine précédente, la Force de la MINUSMA a opéré 500 patrouilles, tenu 216 checkpoints et effectué 57 escortes.
- Du côté la Police des Nations Unies, elle a effectué 345 patrouilles incluant 21 avec les Forces de sécurité maliennes et 144 patrouilles pédestres.
Appui au Processus de paix et cohésion sociale
- On vous en parlait la semaine dernière, le 23 juin, le bureau de la Réforme du Secteur de la Sécurité, Désarmement, Démobilisation et Réintégration de la MINUSMA, assisté du Chef de cabinet de la Force, le Général Hervé Gomart, a participé à la rencontre du groupe de travail sur le DDR accéléré ici à la MINUSMA. Cette réunion, tenue suite à la décision de la Commission Technique de Sécurité prise le 20 juin, avait pour objectif de définir le cadre permettant un DDR accéléré pour les éléments des groupes armés signataires qui feront partie des premiers bataillons des patrouilles mixtes du Mécanisme Opérationnel de coordination (MOC). Ce DDR accéléré sera coordonné par un groupe ad-hoc composé des représentants du gouvernement, des groupes armés signataires, et de la MINUSMA.
Toutes les parties ont convenu que le DDR accéléré ne viserait que les ex-combattants de la Plateforme et de la CMA qui participeront aux patrouilles mixtes. Les combattants seront enregistrés et subiront un test médical. Les armes et munitions individuelles seront vérifiées et stockées par le MOC. Un plan de sensibilisation sera également mis en place pour soutenir le processus de DDR accéléré.
- Le 28 Juin 2016, la section SSR-DDR de Gao en collaboration avec les représentants du Gouvernement malien, de la Plateforme et de la CMA, membres de la CTS, a organisé un atelier de sensibilisation afin de fournir des informations à la population, surtout les jeunes à risque, afin d’améliorer leur compréhension du processus de cantonnement et de DDR. L’atelier a réuni 62 participants qui, à l’issue de la rencontre, ont recommandé que des ateliers similaires soient organisés dans les communautés devant héberger les sites de cantonnement. Après ceux de Tombouctou et Mopti tenus plus tôt durant le mois de juin, cet atelier est le troisième organisé par la section SSR-DDR. La même activité se tiendra dans la région de Kidal au mois de juillet.
- Les 23 et 24 Juin, la Division Électorale de la MINUSMA a pris part à un atelier organisé par le Haut Conseil des Collectivités. Les discussions ont porté essentiellement sur les réformes induites par l'Accord pour la paix et la réconciliation pour l’amélioration du processus électoral au Mali. Les conclusions de cet atelier permettront à la Division Électorale de développer des stratégies pour un meilleur accompagnement du gouvernement.
- Le 28 juin, la Division Électorale a pris part à une réunion de haut niveau à Bamako sur l’état d’avancement du processus électoral qui a réuni les autorités maliennes en charge des élections dont le Ministre de l’Administration Territoriale, l’équipe pays des Nations Unies au Mali, les Ambassadeurs des Pays contributeurs ainsi que d’autres Partenaires Techniques et Financiers. La rencontre a permis d’échanger sur l’installation des autorités intérimaires, l’organisation des prochaines élections locales, et le référendum sur la révision constitutionnelle. Le Ministre a saisi l’occasion pour réitérer devant les partenaires l’engagement du gouvernement à respecter le calendrier électoral tel que défini pour la tenue d’élections communales à la date du 25 septembre 2016; du référendum constitutionnel le 27 novembre 2016 ; des élections régionales et locales au cours du premier trimestre de 2017 ; des élections présidentielles en juillet 2018 et des élections législatives en novembre 2018.
- La Division des Affaires Civiles de la MINUSMA et la Direction Générale des Collectivités Territoriales du Ministère de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat ont conclu ce 29 Juin deux jours de renforcement des capacités des acteurs communautaires et institutionnels sur la gouvernance participative. Cette initiative vise à outiller et responsabiliser les différents acteurs sur le nouveau mode de gestion des collectivités.
- Le 27 juin, la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSMA a appuyé la tenue de la 9e réunion du Cadre de Concertation de la Chaîne Pénale à Gao. Les représentants régionaux de la chaîne pénale se sont réunis avec la participation de l’Ambassade des Pays Bas, de l’Organisation Internationale de Droit du Développement (OIDD) et de la MINUSMA. Les échanges ont porté, entre autres, sur l’état d’avancement du projet « Renforcement de la chaine pénale à Gao à travers l’achat d’équipement de bureau, du matériel opérationnel et des formations » financé par le Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour la paix et la sécurité au Mali à hauteur de plus de 70 millions de francs CFA.
Le cadre de concertation de la chaîne pénale est un mécanisme de coordination et d’échanges des acteurs maliens et des acteurs internationaux pour améliorer le fonctionnement de la justice pénale. Le cadre existe dans les régions de Tombouctou, Gao, Mopti et le district de Bamako.
- Le 29 juin, la Division des Affaires Politiques de Tombouctou a rencontré le Gouverneur de Taoudénit pour discuter de la mise en place des autorités intérimaires. Il a indiqué que la création de l'administration régionale se déroulait comme prévu avec notamment la nomination effective des directeurs pour le budget, le trésor, la santé.
- Le 27 juin, la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA a organisé à Mopti une rencontre de renforcement de la cohésion sociale entre les communautés Peules, Bella et Bambara du village de Boussoura dans le cercle de Mopti, où des tensions sont observées entre agriculteurs et éleveurs au sujet des voies de transhumance.
Relèvement et QIPS
- Le 24 juin, le bureau de la MINUSMA à Kidal a participé à la distribution de 500 chèvres aux familles les plus vulnérables d’Anéfis. Ce projet de réduction des violences communautaires est une initiative de la section SSR-DDR, la mise en œuvre étant effectuée par une ONG locale. Les familles ont été sélectionnées en collaboration avec les autorités locales selon des critères de vulnérabilité. Chaque foyer recevra également 180 kilogrammes de nourriture pour les bêtes.
- Le 23 juin, la division SSR-DDR de Kidal a participé à la cérémonie de lancement de la réhabilitation du point d’eau en soutien aux femmes de Kidal. Le projet va permettre à 200 femmes d’améliorer leurs moyens de subsistance à travers des activités agricoles génératrices de revenus.
Droits de l’homme, de la femme et de l’Enfant
- Le 21 juin, au cours de sa mission à Likrakar, 18 km à l'est de Tombouctou, la DDH a organisé une séance de sensibilisation au profit de 15 éléments du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) –Plateforme. Cette session a porté sur les droits de l'homme, le droit international humanitaire et les six graves violations des droits des enfants en temps de conflits armés.
- Le 23 juin, dans le cadre d’une formation organisée par UNPOL à l’Ecole nationale de gendarmerie de Bamako, la Division des droits de l'Homme (DDH) a animé une séance de sensibilisation sur les droits de l'homme au profit de 29 agents de la police de l’air et des frontières, parmi lesquels six (6) femmes. La formation était axée sur les droits de l'Homme et les principes de protection, le droit des réfugiés et la prévention des violations des droits et les méthodes d'intervention.
- Le 27 juin, le point focal Genre de la Police des Nations Unies pour les régions de Gao et Ménaka a eu un échange avec le commandant de la Brigade de Gendarmerie de Ménaka sur les Violences Basées sur le Genre (VBG). Elle s’est ensuite rendue au siège de la Coordination des Associations et ONG Féminines du Mali (CAFO) pour sensibiliser les femmes de l’association présentes sur le mariage précoce, le viol, les violences faites aux femmes, les abus sexuels et l’excision tout en demandant que les auteurs de tels crimes soient dénoncés aux autorités judiciaires.
Incidents
Le 29 juin, une ambulance blindée participant à un convoi de la MINUSMA a heurté un engin improvisé ou une mine près de Bambara Maoudé, à 100 kilomètres au nord de Tombouctou. L’explosion n’a fait aucun dégât ni blessés. Des mesures de sécurité ont été mise en place dans le secteur et une enquête est en cours.