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Conflit libyen :Isselkou Ould Ahmed Izidbih remet au cœur de la solution une initiative de l’UA conduite par le Président Aziz depuis 5 ans.

Par kibaru

Dans un discours prononcé lors de la Réunion au Sommet du Comité de Haut Niveau de l’Union Africaine sur la Libye, tenu hier, 8 novembre 2016, à Addis Abeba (Ethiopie),  le ministre mauritanien des Affaires Etrangères et de la Coopération, Mr Isselkou Ould Ahmed Izidbih, a tenu à souligner la responsabilité dans la grave crise libyenne actuelle des acteurs internationaux qui ont refusé de donner une chance à "l’initiative africaine entreprise en 2011". Il a rappelé qu’il s’agit d’une demarche diplomatique émanant de l'UA et conduite à l’époque par le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Ellevisait « à résoudre pacifiquement la question libyenne ». Mais pour le ministre mauritanien, « faute d’avoir su écouter la voix de l’Afrique, en son temps, le monde - ( comprenez les puissances qui voulaient coûte que coûte éliminer Kadhafi et détruire son système politique et militaire , NLDR) - est aujourd’hui confronté à une situation, en Libye, autrement plus compliquée que celle qui prévalait en 2011, y compris sur le plan sécuritaire ».

A lire entre les lignes du discours du ministre mauritanien, on réalise que cette initiative n’a rien perdu de sa pertinence dans la mesure où, selon Mr Isselkou, « la présente réunion cadre parfaitement avec l’approche politique initiée en Libye par les leaders africains, dès 2011 ». Et il conclut en suggérant trois grandes pistes qui, ensemble, doivent constituer l’ossature d’une solution urgente à même de conduire rapidement à un règlement définitif et durable de la crise libyenne :

  1. Mise en place d’un Gouvernement en mesure d’obtenir l’approbation  de la Chambre des députés de Tobrouk ;
  2. la recherche d’un compromis pour un commandement unifié des forces armées libyennes, capable de vaincre le terrorisme dans ce pays ;
  3. l’organisation d’un référendum  sur une nouvelle constitution consensuelle, prélude à l’organisation d’élections libres et transparentes. ُ                                                                                             EBMM

 

Voici dans son intégralité l’intervention du ministre mauritanien des Affaires Etrangères et de la Coopération :

 "Excellence Monsieur le Président de l’Union Africaine,

Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Excellence Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres,

 Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi, tout d’abord, de vous transmettre les salutations fraternelles de Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de Mauritanie, et Président en exercice  de la Ligue des Etats Arabes, qui, en raison d’engagements pris de longue date, n’a pas pu prendre part à cette réunion sur la résolution de la crise en Libye; ce pays avec lequel la Mauritanie entretient des liens à la fois humains,  culturels et organisationnels, notamment au sein de l’Union Africaine, de la Ligue des Etats Arabes et de l’Union du Maghreb Arabe.

Permettez-moi, également, de saluer le leadership de Son Excellence Monsieur Idriss Deby Itno, Président de la République du Tchad et Président en exercice de l’Union Africaine, pour les efforts inlassables  qu’il a entrepris,  en vue de tenir la  présente rencontre.

Je voudrais féliciter  Mme. Dlamini Nkosazana Zuma, Présidente de la Commission de l’Union Africaine, pour sa rigueur et son professionnalisme dans la gestion des affaires de notre Organisation.

Permettez-moi, enfin, d’adresser nos vifs remerciements à Son Excellence Monsieur Hailemariam Dessalegn, Premier Ministre de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie, au Gouvernement et au Peuples éthiopiens frères, pour les dispositions prises, pour une organisation optimale de notre présente rencontre.

  • Excellence Monsieur le Président,
  • Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Dès 2011, au tout début de la crise libyenne, l’Union Africaine, a désigné un Comité de Haut niveau, présidé par Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de Mauritanie, qui a visité Tripoli et Benghazi, dans le cadre d’une initiative africaine visant à résoudre pacifiquement la question libyenne. Certaines éminentes personnalités, ayant participé à ce Comité de haut de niveau, sont présentes parmi nous, je voudrais saluer leur constance, mais aussi  leur dignité et leur courage, notamment lors de la visite à Benghazi, en 2011.  Faute d’avoir su écouter la voix de l’Afrique, en son temps,  le monde est aujourd’hui confronté à une situation, en Libye, autrement plus compliquée que celle qui prévalait en 2011, y compris sur le plan sécuritaire.

La présente réunion cadre parfaitement avec l’approche politique initiée en Libye par les leaders africains, dès 2011; c’est la seule voie susceptible de ramener la paix et la concorde dans ce pays frère. Elle a d’autant plus de chance de réussir qu’elle intègre toutes les autres initiatives régionales et internationales, notamment les rencontres organisées par les pays voisins de la Libye à Tunis, les 21 et 22 mars 2016 et à Niamey, les 18 et 19 octobre 2016, et naturellement l’Accord politique libyen.

  • Monsieur le Président,
  • Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

La Mauritanie salue le format consistant à mettre en œuvre la troïka (UA- LEA- ONU), en vue de parvenir à une paix durable en Libye.

Elle se réjouit également des efforts déployés par le Haut représentant, Son Excellence Monsieur Jakaya Kikweté, ancien Président de la République-Unie de Tanzanie, en vue de rencontrer toutes les parties impliquées dans la crise libyenne, sans exclusive. La Mauritanie se félicite de l’initiative, annoncée au cours de la présente réunion,  par SEM Idriss DEBY ITNO,  et qui vise à  réunir incessamment tous les protagonistes de la crise libyenne, autour d’une même table de négociations.

  • Excellence Monsieur le Président,
  • Excellences les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

L’impact de la crise en Libye est perceptible dans tout l’espace sahélo-saharien et au-delà;   ses conséquences tragiques sont, entre autres, une fragilisation de certains Etats de la sous-région, des centaines de milliers refugiés et de déplacés libyens, et un flux ininterrompu  de migrants en Méditerranée centrale, avec son lot quotidien de victimes innocentes.

La solution politique de la question libyenne, passe par la proposition, par le Conseil présidentiel, d’un Gouvernement en mesure d’obtenir l’approbation  formelle  de la Chambre des députés de Tobrouk.

Elle passe, aussi, par la recherche d’un compromis pour un commandement unifié des forces armées libyennes, capable de vaincre le terrorisme dans ce pays.

Elle passe, enfin, par un référendum  sur une nouvelle constitution consensuelle, prélude à l’organisation d’élections libres et transparentes.

 

Je vous remercie de votre aimable attention..".