Depuis un certain temps, la localité d’Oubdar, située à quelques kilomètres de Bamba (cercle de Bourem) est confrontée à une épidémie de diarrhée aigüe. Déjà, au mois décembre dernier, trois enfants victimes de cette maladie avaient trouvé la mort. Ce mardi 2 février, deux autres répondant aux noms de Oumar Ould Sidi Ely et Fatimata Mint Oumar, respectivement âgés de 8 et 5 ans ont connu le même sort. A noter que les victimes de cette situation sont la plupart d’anciens réfugiés de retour d’Algérie. Ils ont débarqué dans cette localité dépourvue du minimum vital.
Selon nos informations, l’épidémie de diarrhée aigüe qui sévit dans cette partie du territoire malien est due au fait que la capacité d’accueil de la localité a été largement dépassée et que le manque d’eau est très préoccupant. Du coup, certains se voient obliger de s’approvisionner en eau de puits ou celle du fleuve impropre à la consommation. Le pire c’est que d’autres enfants sont tombés malades et risquent de mourir si rien n’est fait. A côté de la diarrhée, certains souffrent de malnutrition sévère.
Rappelons que depuis la signature de l’accord de paix, le 20 juin dernier, et l’accalmie relative qui s’en est suivie, cette localité assiste impuissamment à un retour massif d’ex-réfugiés rentrés de façon spontanée et volontaire. Ces derniers, plus de 1000 personnes, n’ont pas eu la chance d’être recensés par le HCR et le CICR comme des réfugiés. De ce fait, une fois rentrés, ils sont livrés à eux-mêmes. Et le campement où ils ont débarqué est dans le dénuement le plus total, car tout manque ici.
Pourtant, peu avant le début de cette année, un agent du développement social qui venait de Bourem, s’est rendu sur place pour s’enquérir de la situation tragique que vivent ces personnes. Il avait même promis que leur cas serait bientôt réglé par le département ministériel concerné. Seulement, depuis qu’il est reparti, il ne fait plus signe de vie. Toute chose qui ne fait que renforcer l’exaspération et le sentiment d’abandon de ces indigents. La situation devient très préoccupante. Si une intervention rapide n’est pas programmée, le bilan des victimes pourrait s’alourdir. Le ministère de la Solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du Nord a pourtant été doté d’un budget conséquent pour traiter ce genre de cas, mais sa réaction se fait toujours attendre.