Crise libyenne : Le Comité de Haut Niveau appelle à une solution négociée pour garantir une paix durable dans ce pays

Par kibaru

La deuxième Réunion du Comité de Haut Niveau de l’Union africaine(UA) sur la Libye s’est tenue vendredi 17 janvier 2017, à Brazzaville, sous la présidence du Chef de l’Etat congolais, SEM Denis Sassou N’Guesso, Président de  ce comité, en présence notamment du Président de la République  du Niger, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou et du Président de la République Islamique de Mauritanie SEM Mohamed Ould Abdelaziz.

Outre ces trois dirigeants dont les pays sont membres du Comité, on note également la présence de trois autres pays membres à savoir la  l’Ethiopie, l’Ouganda et l’Afrique du Sud, représentés à un niveau moins élevé.
Le Président tchadien, SEM Idriss Déby Itno, Président en exercice de l’Union Africaine, le Commissaire Paix et Sécurité de l’Union Africaine, le Haut Représentant de l’Union Africaine pour la Libye, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unis pour la Libye ont également pris part à cette rencontre.
La réunion a également enregistré la participation de plusieurs invités dont le  Premier Ministre libyen, Président du Conseil Présidentiel SEM Fayez Al Saraj, la Ligue des  Etats Arabes,  ainsi  tous les pays voisins de la Libye.

Trois interventions ont marqué l’ouverture des travaux : celles du Commissaire Paix et Sécurité de l’Union africaine, M. Ismail Chergui et des Présidents Idriss Déby Itno et Denis Sassou N’Guesso. Tous ont insisté sur la nécessité du dialogue et de la réconciliation de tous les libyens pour mettre un terme à la crise en Libye. Car, soutiennent-ils, seule l’implication des Libyens eux-mêmes, à tous les niveaux, peut aider à résoudre ce conflit. Les efforts de l’Union Africaine, de l’ONU et des autres partenaires ne seront qu’un appoint.
Dans son discours d’ouverture, le Président congolais a déclaré que les assises de Brazzaville poursuivent trois objectifs à savoir, « trouver des voies et moyens de mener une mission d’information auprès des parties libyennes, engager des consultations auprès des partenaires intéressés, et enfin, préparer les conditions de la tenue d’une réunion de réconciliation nationale en Libye ».
Dans le Communiqué final, le Comité de Haut Niveau a apporté son soutien et exprimé sa solidarité au peuple libyen face à la situation à laquelle il est confronté.
Le Comité a réaffirmé son attachement à la sécurité, à la stabilité, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la Libye.
Il a exhorté toutes les parties prenantes à surmonter dans les meilleurs délais l’impasse politique dans le pays. A cet effet, il a demandé au Conseil Présidentiel libyen et à la Chambre des Représentants de promouvoir une approche visant à dépasser le blocage institutionnel y compris la composition du Conseil Présidentiel et la formation d’un Gouvernement Consensuel représentatif et d’une armée unifiée.
Le Conseil a réaffirmé  la nécessité de poursuivre la lutte contre les terroristes et les groupes armés (mercenaires et autres criminels) jusqu’à leur éradication totale.
Il a assuré le Conseil Présidentiel de la détermination de l’Union Africaine à intensifier ses efforts et à coordonner les soutiens nécessaires à la réussite de cette entreprise.
Le Comité de Haut Niveau souligne la nécessité de promouvoir l’unité nationale et le dialogue inclusif, affirmant que seule une solution politique négociée peut garantir une paix  durable dans le pays.
Il a notamment approuvé les activités relatives à la mise en œuvre de la Feuille de Route.
Les conclusions de cette deuxième Réunion du Comité de Haut Niveau seront soumises au Sommet de l’Union Africaine prévu du 29 au 31 janvier 2017 à Addis Abeba.

Répondant aux questions des journalistes lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue des travaux, le président Denis Sassou N’Guesso, ses homologues nigérien, mauritanien et tchadien, respectivement Mahamadou Issoufou, Mohamed Ould Abdel Aziz et Idriss Déby Itno, président en exercice de l’UA, ainsi que le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, et le Premier ministre libyen, ont réaffirmé leur volonté de promouvoir la réconciliation et une solution politique à la crise libyenne. Le chef de l’Etat congolais a souligné que l’Afrique a déjà relevé plusieurs défis et le fera pour la crise libyenne.

Le président Mohamed O. Abdel Aziz a révélé qu’une mission africaine se rendra en février en Libye pour rencontrer toutes les parties en conflit dans ce pays depuis 2011 afin de trouver une solution à la crise.

Il a également déclaré que le continent africain était capable de trouver lui-même des solutions à ses problèmes et à mettre en place une feuille de route adaptée à sa réalité.

Avant d’ajouter que « La mission africaine de haut niveau œuvrera à réunir, autour d’une même table, toutes les parties en conflit afin d’obtenir la solution politique souhaitée ».

S’agissant du Maréchal Kalifa Haftar, hostile à l’action du gouvernement d’union nationale, le président du comité de Haut niveau sur la Libye a indiqué que ce dernier sera associé à la recherche d’une solution pacifique. « Il n’y a pas de solution militaire à la crise libyenne, donc toutes les parties, y compris le Maréchal Haftar doivent concourir à la recherche de la solution à cette crise », a-t-il précisé.