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Décryptage du discours du président IBK : La conférence d’entente nationale prévue dans le premier trimestre 2017

Par kibaru

Comme à l’accoutumée, le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta s’est adressé à la nation à la veille de cette nouvelle année. Un discours qui intervient à l’entame de la quatrième année de son quinquennat.  Il a indiqué que les trois objectifs de son mandat à savoir rétablissement de la paix et de la sécurité, la préservation de la cohésion nationale et enfin la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger sont toujours d’actualité.

S’agissant de ce dernier point, le président IBK a promis que les autorités intérimaires, tant attendues, seront installées au cours du premier trimestre 2017 dans toutes les localités où n’ont pu être organisées les élections communales. Pour lui, cette opération, lorsqu’elle sera terminée, accélérera le redéploiement de l’Administration et facilitera la réinstallation des services sociaux de base. Elle permettra aussi l’organisation plus efficiente du retour et de la réintégration de nos concitoyens réfugiés ou déplacés. Une démarche qui risque d’irriter certains mouvements armés qui entendaient étendre ces autorités intérimaires à l’ensemble des régions du Nord y compris Mopti.

Par ailleurs, il a ajouté que dans le but de réhabiliter la cohésion sociale et le vivre ensemble au Mali, il sera procédé un jalon important avec la tenue au mois de mars 2017 de la Conférence d’Entente  Nationale. Initialement prévue au dernier semestre de l’année écoulée dans la cadre de la mise en œuvre de l’accord, cette Conférence doit « permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit » au Nord du Mali. Le Président a affirmé qu’il fondait un grand espoir sur les échanges qui vont s’instaurer et sur les conclusions de la Conférence. Laquelle devrait produire une Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation, Charte élaborée sur une base consensuelle.

A signaler que cette rencontre était l’une des activités phares du ministère de la Réconciliation nationale, mais contre toute attente, son organisation a été confiée au médiateur de la République. Reste à savoir si elle sera organisée à l’image de l’Espace d’Interpellation démocratique (EID) au cours duquel les populations victimes d’injustices viennent exposer leurs difficultés devant les autorités afin que des solutions y soient trouvées.

Toujours, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord, le président de la République a déclaré son intention de déposer sur le bureau de l’Assemblée Nationale dès l’ouverture de la prochaine session parlementaire un projet de loi portant révision de la Constitution.  

Il ajouté que « les propositions faites dans ce projet de loi visent en premier lieu le renforcement de l’Etat et de la souveraineté de la Nation. Elles se donnent ensuite comme finalité de fortifier les Institutions de la République en assurant leur permanence et leur continuité, en clarifiant leurs rapports ainsi qu’une organisation rationnelle et efficiente des pouvoirs publics ».  Une démarche qui devrait aboutir à la création d’une deuxième chambre du parlement en l’occurrence pour assurer le plus grand confort de la démocratie malienne, une meilleure représentation des populations. Celles-ci pourront par ailleurs, dans le respect de leurs diversités et de leurs particularités, assurer leur plein épanouissement à travers des collectivités territoriales décentralisées dont le principe de la libre administration est reconnu et garanti par la Loi Fondamentale. A noter que le référendum constitutionnel devait intervenir depuis fin novembre dernier après le travail que devrait réaliser un comité d’experts désigné à cet effet. Cependant, depuis la nomination du président de cette instance au poste de ministre de la Justice, son travail a quelque peu baissé en intensité. Il convient de préciser que la Constitution du Mali est l’une des lois fondamentales les plus verrouillées puisqu’il faut nécessairement un référendum pour procéder à sa modification.