Toutes les études de science politique reconnaissent aujourd’hui combien est forte dans la vie des nations la corrélation entre démocratie, développement socio-économique, bonne gouvernance. Ces grands axes se complètent, se renforcent mutuellement dans une interaction organique dynamique. En Mauritanie, ils constituent ensemble la poutre maitresse de la large vision stratégique du président Mohamed Ould Abdel Aziz qui a conduit aujourd’hui à des résultats unanimement considérés comme un exemple à suivre.
La démocratie, avec les libertés individuelles et collectives, le multipartisme, les élections libres et transparentes, le parlementarisme, ses attributs de primauté de droit, de respect des droits de l’homme et de reconnaissance de la dignité humaine de tous les citoyens, est aujourd’hui définitivement ancrée dans notre vie politique quotidienne. Mais la démocratie, si elle gagne partout la bataille de la légitimité historique, celle du meilleur régime possible, capable de s’imposer y compris là où son enracinement paraissait naguère le plus improbable, demeure une construction théorique fragile, un « colosse au pied d’argile » exposé à la moindre secousse surtout dans des pays comme le notre qui concentrent tous les ferments traditionnels d’instabilité, mais aussi toutes les formes de menaces nouvelles comme le terrorisme et l’intégrisme. Seuls le développement socio-économique et un certain seuil de sécularisation, générateurs de conditions minimales de vie matérielle décente des populations, sont à même d’assurer à la démocratie, au-delà de ses effets incantatoires et le snobisme qu’elle suscite partout, sa signification concrète, la mobilisation consciente des citoyens pour sa défense et partant sa pérennité. En effet, le développement socio-économique c’est l’expression concrète de la distribution horizontale des richesses nationales entre les citoyens, au-delà de leurs différences sociales et ethniques. Il est aussi le reflet et le meilleur baromètre de la distribution spatiale de ces richesses entre les différentes régions du pays. Avec lui, se rétrécit et se suture progressivement le fossé, toujours pernicieux, entre les différentes couches sociales. Grâce à lui, sont assurés l’égalité de chances, le civisme et de la cohésion nationale, indispensables pour la construction des nations. Une construction largement entamée dans notre pays avec les grandes réalisations nationales dans les domaines de l’eau, de l’énergie, de la santé humaine et animale, de l’éducation, de l’agriculture, de la pêche, de l’infrastructure routière, qui impactent directement la vie quotidienne des citoyens, qui ouvrent largement des opportunités importantes d’emploi générateur de richesse aux jeunes en particulier. Ce processus de développement engendre progressivement l’apparition d’une classe moyenne et des populations instruites, éveillées, ce qui crée un nouvel environnement dans lequel le problème de la participation et donc celui de la démocratie, devient un acte conscient, débarrassé de toute considération subjective.
A ce tandem démocratie et développement socio-économique, la vision stratégique du président Aziz a adjoint deux objectifs qui la sous-tendent et la renforcent : la bonne gouvernance et la transparence de la gestion publique dans les secteurs névralgiques de notre économie nationale. Avec la bonne gouvernance, une implacable campagne, visant à cadenasser la voie aux dérapages et à la gabegie, à verrouiller les réfractions de la répartition des fruits de la croissance, a été vigoureusement lancée. Les résultats obtenus sont éloquents. En outre, une stratégie nationale de transparence du secteur de la pêche, l’ossature de notre économie, a été récemment adoptée par le gouvernement. L’accompagnement de toutes les instances internationales, des grandes notoriétés dans le domaine et de délégations de pays frères et amis illustre on ne peut mieux la pertinence de cette décision dorénavant considérée comme un exemple à suivre en Afrique et dans le monde.
En l’absence d’un développement socio-économique soutenu et équilibré, en l’absence de mesures concrètes de bonne gouvernance et d’une gestion transparente des ressources nationales, la porte est largement ouverte au désenchantement démocratique, à la désertion civique des citoyens conduisant souvent à la violence. Dans ce cadre, la Mauritanie offre aujourd’hui un exemple réussi de cette corrélation dialectique indispensable entre démocratie, développement, bonne gouvernance et transparence dans la gestion des ressources.
Docteur Abdallahi Ould Nem