Les Maliens sont appelés à élire le 20 novembre leurs maires "sur toute l'étendue du territoire national", sept ans après les derniers scrutins communaux dans ce pays en proie à des troubles.
Le Conseil des ministres réuni mercredi sous la direction du président Ibrahim Boubacar Keïta "a adopté un projet de décret portant convocation du collège électoral, ouverture et clôture de la campagne électorale à l'occasion de l'élection des conseillers communaux", affirme le gouvernement dans un communiqué.
"Le collège électoral est convoqué le dimanche 20 novembre 2016 sur toute l'étendue du territoire national à l'effet de procéder à l'élection des conseillers communaux", déclare-t-il.
La campagne électorale doit s'ouvrir le 4 novembre et prendre fin le 18 novembre, poursuit-il.
D'après une source jointe par l'AFP au ministère de l'Administration territoriale, les dernières élections communales remontent à 2009. Selon le Code électoral, ce ministère est chargé de "la préparation technique et matérielle" des référendums et élections au Mali, mais la supervision et le suivi des scrutins sont du ressort de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Les conseillers communaux devant être élus pour un mandat de cinq ans, ces scrutins auraient dû se tenir en 2014. Ils ont été repoussés depuis lors en raison de la situation dans le pays, instable depuis quatre ans.
Outre les attaques terroristes devenues très fréquentes, des affrontements entre groupes armés signataires d’un accord avec le gouvernement malien, se multiplient. Raison pour laquelle des zones échappent toujours au contrôle des autorités du pays.
Les municipales étaient initialement envisagées pour le 25 septembre, selon un projet de calendrier communiqué récemment par les autorités et la Mission de l'ONU au Mali (Minusma).
Ce programme indicatif mentionnait également la tenue d'un référendum constitutionnel le 27 novembre, des élections régionales et locales au cours du premier trimestre de 2017, ainsi qu'une présidentielle en juillet 2018 et des législatives quatre mois plus tard. Il n'était pas possible de savoir mercredi soir si le reste du programme était maintenu. Pour autant toutes les conditions ne sont pas réunies pour la tenue correcte de ces élections. En effet, les autorités intérimaires, une disposition prévue par l’accord, pour préparer ces scrutins, ne sont toujours pas mises en place. Les réfugiés dans les pays voisins (Mauritanie, Niger, Burkina Faso et Algérie) estimés à plus de 100 000 personnes ne sont toujours pas rentrés au bercail malgré la signature des accords tripartites avec le gouvernement de ces pays et le HCR. Sur le plan institutionnel, il y a encore beaucoup d’insuffisances à corriger. En effet, outre le fichier électoral actualisé qui n’est pas encore disponible surtout dans les cinq régions du Nord, le Code électoral qui devait être révisé pour inclure les nouvelles dispositions de l’accord n’est toujours pas prêt. Dans ces conditions, certains n’excluent pas un nouveau report.