Le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA-D) dirigé par Moussa Ag Acharatoumane vient de procéder au renouvellement de son bureau. Une décision, comme nous l’explique son porte-parole, Ilyass Ag Siguidi qui vise à mieux répondre aux défis auxquels la région de Ménaka demeure confrontée. Dans cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, il revient sur la situation humanitaire qui prévaut dans la région et les efforts en cours pour y faire face.
Quelles sont les grandes décisions prises lors du dernier renouvellement du bureau du MSA?
Le bureau politique du MSA a été renouvelé conformément à nos statuts et règlement intérieur. Depuis le congrès de mars 2020, notre bureau n’avait pas changé. Il fallait apporter ce changement afin de redonner un nouveau souffle au MSA pour lui permettre d’être en phase avec le contexte actuel. C’est dans cette logique que le secrétaire général du MSA, Moussa Ag Acharatoumane a procédé à ce renouvellement en concertation avec tous les membres de notre mouvement. En plus du bureau politique, une nouvelle structure a été créée à savoir le conseil consultatif qui vise à donner plus de visibilité à nos actions et à impliquer le maximum de nos cadres dans les décisions et orientations importantes de notre mouvement. Ce changement était nécessaire compte tenu de l’évolution survenue sur de nombreux plans tels que sécuritaire et politique.
Après l’installation de ce nouveau bureau, quelles sont les actions que le MSA entend entreprendre?
Pour les prochaines années, le MSA compte s’appuyer davantage sur ses bureaux régionaux au sein desquels des cadres du mouvement ont été désignés. Notre souci est de mieux impliquer nos bases, revigorer l’engagement de nos militants pour mieux préparer l’avenir. Les défis qui nous attendent sont énormes. Raison pour laquelle il est nécessaire de consolider nos bases locales pour mieux avancer.
Nous allons beaucoup travailler sur la réorganisation de nos combattants au regard du contexte en coordination toujours avec les FAMa et nos alliés au sein d’autres mouvements signataires partageant la même vision et ayant les mêmes adversaires que nous. Nous allons mettre un accent particulier sur toute action visant à renforcer la réconciliation, à apporter ou faciliter l’acheminement de l’aide au profit de nos populations qui sont très touchées par la crise humanitaire sans précédent que nos régions traversent. Il nous faut également mieux préparer les échéances politiques à venir pour donner la chance à nos populations de mieux appréhender la situation.
Qu'en est-il du développement et de la sécurisation de Ménaka qui constitue le principal fief du MSA?
A Ménaka, nous pouvons sans risque de se tromper admettre que le banditisme à l’intérieur de la ville de Ménaka a considérablement baissé. S’agissant de la menace terroriste, elle reste toujours d’actualité dans la zone frontalière entre Ménaka et le Niger. Toutefois, grâce à la bonne collaboration que nous entretenons avec les FAMa, nous arrivons à la contenir autant que faire se peut. Sur le plan humanitaire, il y a encore des défis qui sont inhérents à la situation sécuritaire difficile qui prévaut à Ménaka. A chaque fois que nous constatons des difficultés, nous alertons nos autorités ainsi que les partenaires humanitaires afin qu’ils accentuent leur aide à ces populations. C’était notamment le cas récemment avec le déplacement forcé auquel était contraint des civils de la ville de Aderamboukane où Daesh continue de sévir.
Un dernier mot
Je veux tout simplement rappeler que ces populations en détresse ont besoin d’eau, santé et l’éducation des enfants. Ménaka est une région meurtrie qui a besoin de beaucoup plus d’attention de la part des autorités car les populations souffrent énormément. Aujourd’hui même les routes entre l’Algérie et Ménaka ainsi que celle reliant le Niger et Ménaka sont bloquées. De ce fait, les produits de première nécessité deviennent de plus en plus rares à Ménaka. D’où l’appel à l’aide que nous lançons afin que la situation ne s’empire et échappe à tout contrôle.