Les travaux de la 18e session du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) se sont déroulés, les 5 et 6 juin dernier. Comme on pouvait s’y attendre, de nombreux points sont restés en suspens. Cependant, des avancées réelles ont été enregistrées dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Ainsi, pour permettre un bon fonctionnement de cette structure, l’UE a doté le budget du CSA d’un montant de plus de 327 millions de FCFA, soit 500. 000 euros. Par ailleurs, il a été convenu de l’élaboration d’un nouveau chronogramme pour la finalisation de certaines dispositions de l’accord.
C’est donc l’une des annonces fortes issue de la 18e session du CSA, dont les travaux ont pris fin hier, mardi 6 juin. En effet, l’Union européenne, par la voix de sa Haute représentante pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, Federica Mogherini, en visite au Mali, a décidé de doter le budget du CSA d’un montant de plus de 327 millions de FCFA, soit 500. 000 euros.
Selon elle, ce montant est destiné à encourager les parties maliennes à la mise en œuvre rapide de l’accord. Il convient de rappeler que l’UE est membre de la médiation internationale, de même que du Comité de suivi de l’accord. Cette structure avait tout récemment été incapable de régler les indemnités de ses membres. Il a fallu l’intervention du gouvernement malien pour que tout le monde soit mis dans ses droits.
Par ailleurs, notons qu’un nouveau chronogramme sera élaboré avant le 20 juin prochain afin de finaliser certaines dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. C’est dans ce cadre qu’un groupe d’experts a été mis sur pied pour prendre en charge toutes les questions techniques persistantes en vue d’assurer un fonctionnement effectif des autorités intérimaires dans toutes les régions du nord et cela dans les plus brefs délais.
Concernant les patrouilles mixtes, le blocage persistant restait au niveau de l’équipement. Pour le président du CSA, le diplomate Ahmed Boutache, c’est une aberration que cette structure ne puisse pas bénéficier d’armes lourdes pour faire face aux défis sécuritaires. Selon lui, cela relève plus d’une incompréhension que de la mauvaise foi.
Il faut préciser que le gouvernement hésite à mettre des armes lourdes à la disposition de ces patrouilles mixtes. Sans doute, attend-il d’obtenir plus de garanties de ne pas les voir disparaitre et être à la portée de forces obscures, comme c’est le cas avec les véhicules du MOC de Gao où il ne se passe pas plus d’un mois sans que l’un d’eux ne disparaisse pour une destination inconnue. Et jusqu’ici ce sont les éléments des patrouilles mixtes qui sont à l’origine de ces vols de véhicules.
Il a également été décidé de prendre, avant le 20 juin, marquant l’An II de l’accord, certaines mesures relatives à l’installation des Autorités Intérimaires, du Gouverneur, du Mécanisme Opérationnel de Coordination à Kidal. S’y ajoute le démarrage effectif des processus de cantonnement, du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion (DDR), d’Intégration et des Réformes du Secteur de la Sécurité.
S’agissant de la désignation d’un observateur Indépendant, un comité ad hoc a été mis en place à cet effet, sous la supervision du Représentant spécial de l’Union africaine pour le Sahel, Pierre Buyoya. Lequel devra présenter au cours du prochain CSA, dans un mois probablement, une liste restreinte de candidats.
Le Comité s’est félicité de la finalisation de l’avant-projet de la Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale, ainsi que de celui de la cartographie des terroirs du Mali, par la Commission Spéciale instituée à cet effet, l’adoption par l’Assemblée Nationale du projet de loi de révision constitutionnelle et du nouveau calendrier électoral.
Toutefois, certains groupes armés n’ont pas hésité à marquer leur désapprobation par rapport à certains sujets. C’est ainsi qu’ils ont déploré le fait que, hormis le Sénat, aucune autre disposition de l’accord n’ait été incluse dans le nouveau texte de la Constitution. Ils ont par ailleurs relevé leur exclusion dans l’élaboration du calendrier électoral.
En dépit de nombreuses réticences, une chose est sûre : le processus de paix va prendre plus de temps que prévu.