Sur initiative de Mme Diabaté Mariam Bamba, maire de la commune rurale de Pélengana, cette localité située à limite est de la ville de Ségou a abrité du 4 au 6 février dernier, une rencontre de sensibilisation et d’information sur l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Soutenue par le ministère de la Réconciliation nationale, cette activité visait à faire adhérer la population au document de paix afin qu’elle puisse s’en approprier et participer activement à sa mise en œuvre. Ainsi, les recommandations formulées à l’endroit des autorités ont appelé celles-ci à soutenir davantage ce genre d’initiative.
En effet, les habitants de Pélengana ne veulent plus rester en marge du processus de paix. C’est ainsi que le maire de cette commune rurale, dont tout le monde reconnait les mérites, a initié cette rencontre destinée à faire en sorte que la population s’approprie l’Accord et participe activement à sa mise en œuvre. Durant trois jours, les participants ont échangé sur les voies et moyens pour aider l’Etat à appliquer les dispositions de ce document, car convaincus que la paix passe par cette démarche.
Dans un mot prononcé lors de la clôture des travaux, le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a réitéré la volonté du gouvernement à faire en sorte que tous les Maliens puissent s’approprier l’Accord. Pour cela, il a rappelé que l’un des premiers engagements du président IBK, lors de son élection à la magistrature suprême, c’est de ramener la paix au Mali. Chose traduite par la signature du document par tous les protagonistes au mois de juin dernier. Cependant, ramener la paix est une chose et en faire une réalité en est une autre. Raison pour laquelle le ministre Zahabi a insisté sur le fait que la paix est l’affaire de tous les Maliens. L’occasion a également été mise à profit par le ministre pour rappeler les objectifs de l’accord à savoir ramener la paix et impliquer davantage la population dans la gestion des affaires locales.
S’agissant du point relatif au développement, il a soutenu le fait que les régions du nord ont accusé un certain retard par rapport à celles du reste du pays. Toutefois, il a indiqué que cette situation est en partie due à la population vivant dans cette partie du pays. Car, a-t-il insisté, tant que l’insécurité va perdurer il sera difficile pour le gouvernement de mettre en œuvre certains projets de développement des régions du nord même si leurs financements ont été obtenus. Il a indiqué que la sécurité est d’abord l’affaire des populations. Il faut que celles-ci prennent leurs responsabilités en collaborant étroitement avec les forces armées maliennes pour que les ennemis de la paix soient mis hors d’état de nuire.
Pour la CVJR, il a précisé que cette structure sera dotée de moyens nécessaires pour bien faire son travail. Elle aura un bureau à Ségou pour recenser les plaintes de toutes les victimes civiles comme militaires.
Quant au maire de la commune de Pelingana, Mme Diabaté Mariam Bamba, elle a sollicité plus d’accompagnement du département de la réconciliation nationale, pour aider la localité à mettre en œuvre les dispositions de l’accord. De son côté, le président de la commission nationale de mise en œuvre de l’accord, Lassine Bouaré, a rappelé que ce document met en exergue deux points à savoir mettre fin aux conflits armés et instaurer la paix et l’entente entre tous les Maliens.
Dans les recommandations formulées à l’endroit des autorités, les participants ont demandé un appui pour mettre en place une commission de veille pour la médiation des conflits pour renforcer la paix et la réconciliation nationale. Ils veulent aussi être soutenus pour l’installation des services de sécurité en mission en vue de la création du comité consultatif local de sécurité (CLS) dans la commune de Pelengana. Notons que cette rencontre entre dans le cadre des préparatifs de la grande conférence d’entente nationale prévue dans le dernier trimestre de cette année à l’issue de laquelle une charte nationale pour la paix et la réconciliation sera adoptée.