A l’appel du collectif « Vérité et justice pour Hocine Bouras », une cinquantaine de personnes se sont rassemblées dimanche après-midi sur la place Broglie à Strasbourg, près de la préfecture, pour dénoncer la mort d’Adama Traoré, survenue mardi 19 juillet dernier, lors de son interpellation par des gendarmes dans le Val-d’Oise.
Seule une cousine de Hocine Bouras – un jeune homme tué par un gendarme d’une balle dans la tête lors de son transfèrement en août 2014 près de Colmar – a pris la parole. La jeune femme, prénommée Essia, a dénoncé le « meurtre » d’Adama Traoré. « Il n’y a pas d’autre mot, dit-elle. Il fait partie de toutes les bavures policières de France. La liste est longue, et elle s’allonge encore. »
La jeune femme a fustigé les « médias » et « la justice à deux vitesses ». «(...) Il faut que ça s’arrête. »
Les forces de l’ordre avaient interdit aux manifestants d’approcher de la préfecture. Aucun incident n’a émaillé le rassemblement. Dans d’autres manifestations entrant dans ce cadre, plusieurs personnes avaient été interpellées.
Bavure policière ou problème de santé ?
Rappelons que Adama Traoré est décédé alors qu'il venait d'être arrêté par les gendarmes. Son entourage considère qu'il s'agit d'une "bavure". Au cours d'une conférence de presse, Assa Traoré, la sœur du jeune homme accusait : « Mon frère a été tué, mon frère a subi des violences. » Elle affirmait aussi qu'il faisait objet d'un « acharnement policier depuis plusieurs années ».
Mais l'autopsie, dont les résultats ont été dévoilés par le procureur de Pontoise Yves Jannier, montre, selon lui, que le jeune homme « manifestement (...) n'aurait pas subi des violences » et souffrait d'«une infection très grave » « touchant plusieurs organes ». L'avocat de la famille, Frédéric Zajac, a annoncé qu'il avait déposé une demande de « contre-autopsie par un collège d'experts ». « Ce n'est pas pour contester la première autopsie, mais pour qu'on sache tout, qu'on arrête les fantasmes de part et d'autre. (...) Je veux que la famille sache la vérité », a ajouté l'avocat.
Réactions sur les réseaux sociaux
La mort du jeune homme a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, autour du mot clé #JusticePourAdama, parfois associé à #BlackLivesMatter, utilisé pour dénoncer les brutalités policières contre les Noirs aux Etats-Unis. Plusieurs artistes ont fait part de leur solidarité, notamment le comédien Omar Sy et les artistes Youssoupha, Nekfeu ou encore Inna Modja.