Les services canadiens de l'immigration ont refusé de délivrer un visa d'entrée à plus de 200 participants au Forum social mondial (FSM) qui a débuté le mardi 9 août dernier, à Montréal. S’y ajoutent d'autres conférenciers qui n’ont pas été autorisés à participer à cette rencontre. Au total, ils seraient 234 invités qui sont privés de visas.
Parmi ces personnalités, figure l’ancienne ministre malienne de la Culture, Aminata Dramane Traoré. Laquelle avait d’ailleurs fait l’objet d’une interdiction de pénétrer dans les pays de l’espace Schengen en raison de ses prises de position incisives contre certains dirigeants de pays européens, notamment la France. Elle reproche à ce pays d’être à l’origine de la crise malienne.
S’agissant du Forum social mondial qui se tient actuellement à Montréal, les organisateurs avaient adressé des lettres d'invitation à 2000 personnes dans le monde afin de leur permettre d'engager les démarches auprès des services consulaires des ambassades canadiennes. Les refus de visas touchent en majorité les pays d'Afrique et du Moyen-Orient, comme les citoyens de la République démocratique du Congo, du Mali, di Maroc, du Nigeria ou d'Iran, mais aussi des Népalais ou des Haïtiens. C’est ainsi que des personnalités comme la militante altermondialiste malienne Aminata Traoré, qui a posé symboliquement sa candidature au poste de secrétaire générale des Nations unies, le président du syndicat palestinien des postiers Imad Temiza, ou Rogerio Batista du syndicat brésilien CUT, ont vu leur demande de visa rejetée.
Selon le ministère canadien de l'Immigration, pour les événements internationaux organisés sur le sol canadien, une assistance est proposée aux organisateurs pour faciliter les démarches administratives pour l'entrée des visiteurs. Il indique également que depuis que l'événement a été enregistré, aucun contact n'a été établi entre les organisateurs (du FSM) et l'unité spéciale événements d'Immigration du Canada. Aussi, il signale que «les formulaires de visa sont traités au cas par cas» sur la base des éléments précis fournis par le demandeur, comme l'état de santé, l'antécédent judiciaire ou les ressources financières nécessaires au séjour. Donc, il y a trois principales justifications fournies aux demandeurs déboutés : une incertitude ou des inquiétudes par rapport à leur départ du Canada, leur situation financière et leurs voyages antérieurs.
Rappelons que c’est la première fois que le FSM est organisé dans un pays du nord et du G7. Loin des grands rassemblements du FSM au Brésil lors de la dernière décennie, avec souvent 100 000 personnes, l'édition 2016 à Montréal devrait en attirer nettement moins de la moitié, selon les dernières estimations des organisateurs.
