A peine « soutenue » par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies (mais non financée), cette force conjointe, commandée depuis Sévaré par le général Didier Dacko, va compter 5.000 soldats, soit l’équivalent de 7 bataillons. Seulement, devant être opérationnelle en ce mois d’octobre, elle manque toujours de moyens.
Ce qu’a déploré Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies. Pour la Force conjointe du G5 Sahel, de « l’équipement important et des capacités restent non pourvues », a-t-il en effet souligné dans un rapport remis le 16 octobre.
Ainsi, il manquerait, selon M. Guterres, « une compagnie mécanisée légère dans chacun des sept bataillons créés, des capacités d’observation et de reconnaissance avec des drones, des équipements de protection [gilets pare-balles, casques, etc], de spécialistes du déminage, des systèmes de vision nocturne, des moyens de transport aériens et routiers, et des moyens pour assurer les évacuations médicales ».
La Force Barkhane devrait assurer un soutien de cette FC-G5S mais elle ne pourra évidemment combler toutes les lacunes.
Le budget de fonctionnement de la force du G5 Sahel a été estimé à 423 millions d’euros. Pour le moment, seulement 108 millions ont été réunis (dont 50 millions seront fournis par l’Union européenne et 8 autres millions par la France). Une conférence des donateurs doit avoir lieu le 16 décembre prochain, à Bruxelles. Mais son résultat n’est pas garanti.
« La première responsabilité pour la mobilisation des ressources et pour équiper la force conjointe revient aux membres du G5 Sahel », a par ailleurs estimé M. Guterres. Les cinq pays concernés ont chacun promis de débloquer 10 millions d’euros pour financer les opérations de cette dernière.
Cependant, M. Guterres a plaidé pour une implication accrue de l’ONU en faveur de la force du G5 Sahel ainsi que pour un « soutien fort du Conseil de sécurité, incluant un mandat robuste qui corresponde aux menaces sérieuses auxquelles fait face la Force conjointe. »
Et M. Guterres d’ajouter : « La MINUSMA et la Force conjointe sont complémentaires ». Aussi, il a proposé la création d’un bureau de soutien de l’ONU au Sahel ainsi qu’un partage des moyens logistiques entre les deux forces.
Cette situation intervient au moment où le Tchad a décidé de revoir son dispositif militaire en retirant des troupes du Niger, où elles combattaient la secte nigériane Boko Haram, pour les redéployer dans le nord du pays, précisément dans la région de Wour (massif du Tibesti). Un mouvement de troupes visant à répondre aux besoins de la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) chargée de lutter contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.