Deux enseignants maliens ont été enlevés le 15 août 2024 dans la région de Niafunké, avant d'être retrouvés morts deux jours plus tard. Ces assassinats, perpétrés par des hommes armés non identifiés, marquent une nouvelle escalade de la violence dans une zone déjà durement touchée par l'insécurité.
Les victimes, Bokary Kisso Bokoum, directeur d’école à Arabebe, et Ousmane A. Daou, directeur d’école à Goundam Teskel (petit Goundam), faisaient partie des nombreux enseignants qui bravent quotidiennement le danger pour assurer l’éducation des jeunes dans les régions reculées du Mali. Leur enlèvement s'est produit en pleine nuit, à une heure où les habitants s'étaient retirés chez eux, laissant place à l'obscurité et à la terreur imposée par les groupes armés.
Les corps des deux hommes ont été retrouvés le 17 août, jetés dans une zone éloignée, comme un triste rappel des risques auxquels sont confrontés les acteurs de l’éducation dans ces régions délaissées. Ces assassinats s’inscrivent dans un contexte où, selon les derniers chiffres du Cluster Éducation, environ 1 710 à 1 788 écoles restent fermées à travers le pays en raison de l'insécurité. Cette situation affecte entre 516 000 et 536 000 élèves, désormais privés d'accès à l'éducation, tandis que plus de 10 000 enseignants sont directement impactés, contraints de fuir ou d’abandonner leurs postes pour préserver leur vie.
Face à cette crise sans précédent, le ministère de l’Éducation nationale, par la voix de son ministre, a vigoureusement condamné ces assassinats, exprimant sa solidarité avec les familles des victimes et réaffirmant l’engagement de l’État à lutter contre ces violences. Ce drame s’inscrit dans une série d’attaques visant les structures étatiques, notamment dans les régions du nord et du centre du Mali, où les groupes armés cherchent à imposer leur domination en semant la peur parmi la population.
L'urgence de renforcer les dispositifs de sécurité et de stabilisation dans les zones en proie aux conflits devient de plus en plus pressante, afin de permettre aux institutions, notamment éducatives, de fonctionner normalement et en toute sécurité. Ce nouveau coup porté à l'éducation dans le pays rappelle que la bataille pour la sécurité est loin d'être gagnée et que les efforts doivent être redoublés pour protéger les acteurs de l'éducation et les jeunes générations.