Le Président de la République fédérale d’Allemagne, Joachim Gauck en compagnie de son épouse Daniela Schadt ainsi que d’une importante délégation était en visite d’Etat de moins de 24 heures au Mali, le vendredi 12 février dernier. Il revenait d’Abuja au Nigéria où il entamait une visite de 4 jours pour réitérer le soutien de son pays à la lutte contre la secte Boko Haram. Dans une déclaration faite au sortir d’un entretien avec son homologue Ibrahim Boubacar Kéïta, Joachim Gauck a indiqué que le renforcement de l’engagement militaire allemand de 650 soldats supplémentaires au Mali est attendu au milieu de l’année. L’occasion pour lui de rappeler le rôle que doit jouer le Mali en tant qu’acteur principal et central de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Notons qu’à l’entame de cette rencontre, c’est le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, actualité oblige, qui a précisé que la situation à Kidal a occupé une place de choix dans l’entretien. Pour lui : « Kidal ne doit plus être une plaie béante à l’intérieur du Mali ». Tout en affirmant que celle-ci doit être clarifiée. Faut-il rappeler que c’est ce jour-là même que le groupe Ançar Dine d’Iyad Ag Ghali a perpétré un attentat meurtrier contre le camp de la MINUSMA dans cette ville tuant 6 casques bleus guinéens et causant la blessure d’une trentaine d’autres.
Le président IBK a également salué la coopération allemande avec le Mali qui n’a jamais cessé de s’intensifier malgré la crise multidimensionnelle que le pays a traversée. D’ailleurs, la décision du gouvernement allemand, confirmée par le parlement, d’envoyer 650 soldats supplémentaires qui viennent s’ajouter aux 330 déjà déployés au Mali dont près de 208 hommes à la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM) s’inscrit dans cette dynamique. Quant à son homologue allemand, Joachim Gauck, il a réaffirmé que « l’Allemagne restera toujours aux côtés du Mali ». Il a précisé que son pays intervient déjà dans le cadre du développement, de l’agriculture et bien d’autres domaines au Mali et que ce soutien ira crescendo.
S’agissant de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, il a salué son aboutissement et sa signature par toutes les parties. Dans le cadre de sa mise en œuvre, il a promis que l’Allemagne apportera au Mali toute son expertise dans des sujets comme la décentralisation. Toutefois, il a tenu à clarifier qu’il n’est pas question à son pays de se substituer au Mali qui demeure, selon lui, « l’acteur principal et central de ce processus ». Abordant l’aspect relatif au renforcement du dispositif militaire allemand dans le pays, tout en ne négligeant pas la menace terroriste qui sévit dans le nord du pays, il a indiqué que celui-ci se fera probablement en milieu de l’année. Il estime que cette annonce est nécessaire dans la mesure où cela va renforcer le cadre de lutte contre le terrorisme au Sahel dirigé par la France. Cependant, il convient d’insister sur le fait que les militaires allemands ne vont pas s’engager aux côtés des soldats français de l’Opération Barkhane, ils seront plutôt déployés au sein de la MINUSMA.
Rappelons que c’est au lendemain de l’attaque qui a visé le centre de la capitale française, le vendredi 13 novembre et celle perpétrée le 20 novembre à Bamako, que cette annonce a été faite pour appuyer la France dans sa lutte contre le terrorisme. Pour évoquer la coopération militaire allemande, il faut dire qu’en plus d’avoir pris la tête de la mission de formation de l’Union européenne aux militaires maliens (EUTM), Berlin dirige également la mission civile européenne EUCAP Sahel Mali destinée à aider le Mali à restaurer l'autorité de l'Etat sur son territoire.