Journée internationale de la femme : « Il faut que les femmes s’arment de plus de courage pour entreprendre » Odia Diabaté, promotrice de Odia Tours

Par kibaru

À l’occasion de la journée internationale de la ferme dans laquelle nous rendons hommage à nos mères, épouses, sœurs et filles pour promouvoir et protéger leurs droits. Il s’agit aussi de mettre la lumière sur leurs parcours de battantes. Elles sont souvent médecins, enseignantes, entrepreneurs, ménagères… Au regard de leur physique, elles sont souvent considérées comme fragiles, voire faibles et sensibles. De ce fait, l’homme qui prétend pouvoir tout faire a très souvent mal exploité le potentiel de la femme durant des siècles. Alors que parfois, il est aussi demandé à la femme de faire le même travail que l’homme avec des conditions plus misérables et indignes.    

Le 8 mars de chaque année est un jour spécial pour la femme. C’est le jour où les femmes se sont soulevée pour réclamer leurs droits et un traitement plus juste et sans discrimination.

Aujourd’hui notre hôte est une dame d’affaires puisque promotrice d’une agence de voyage.

www.kibaru.ml: Présentez-vous à nos lecteurs ?

Odia Diabaté : Je me nomme Odia Diabaté, commerciale de formation. Après mon DUT en marketing, j’ai effectué un stage au niveau de la Banque de développement du Mali (BDM). J’ai également fait d’autres stages dans des compagnies aériennes telles Air Sénégal. Partout où j’ai été j’étais encadrée par de femmes compétentes et capables. Elles m’ont montrée le bon chemin pour progresser dans mon parcours professionnel.

www.kibaru.ml: Comment avez-vous commencé votre activité ?

O.D : Je fréquentais une amie qui travaillait à air Sénégal. A chaque occasion, elle me présentait à ses collègues. C’est ainsi que nous avons pu établir des relations qui ont conduit à mon embauche au sein de cette compagnie aérienne. A ce moment, il y avait un manque de personnel et la chance m’a été donnée d’abord pour une période d’essai avant que je ne sois confirmée et recrutée en tant qu’agent de comptoir. Après une formation sur la billetterie qui a duré quelques semaines,  j’ai finalement commencé à avoir une meilleure vision sur ma carrière professionnelle. Cela a été rendu possible grâce à la bienveillance de certaines femmes qui m’ont encadrée. C’est le lieu de les remercier pour tout ce qu’elles ont fait pour moi afin que j’en arrive là. Après air Sénégal, j’ai fait plusieurs agences comme Horonya, agence de voyages Go, Agence de voyages point Afrique et Atlas voyages. Je passais d’agences en agences jusqu’à ce que j’ai pu acquérir suffisamment d’expériences sur ce domaine. Un jour j’ai alors décidé de travailler pour mon propre compte puisque j’avais trouvé ma vocation et je savais désormais ce que je voulais faire.

www.kibaru.ml: Comment êtes-vous entrée dans l’entrepreneuriat ?

O.D : Un jour, j’ai contacté l’une de mes connaissances à l’agence AL MADINA. Je lui ai parlé de mon projet de création d’une agence de voyages. Cette connaissance m’a encouragée car croyant en mes compétences. A AL MADINA, on me disait que si je peux faire dix ventes de billet par semaine alors j’aurai une grande chance de réussir dans le domaine. J’ai de ce fait confirmé mes capacités. C’est ainsi que j’ai été aidée par le personnel d’Al MADINA dans les démarches administratives jusqu’à l’ouverture de l’agence qui porte mon prénom « Odia ». Après une concertation avec AL MADINA, j’ai nommé l’agence « Odia Tours ».

www.kibaru.ml: Parlez-nous de votre agence ?  

O.D : J’ai créé l’agence le 02 mai 2013. Dans 1 mois, j’aurai 8 ans. Odia Tours est situé au quartier du fleuve, rue de l’AMAP, ex-immeuble de l’USAID. On emploie 4 personnes. Nous avons plusieurs partenaires et clients. En moyenne, par semaine, nous réalisons 10 ventes de billets. Souvent, ce chiffre grimpe de 20 ou 30 billets, cela dépend du marché.

 

www.kibaru.ml: Quels sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

O.D : Etant une femme entrepreneure dans le domaine de la billetterie, il n’est pas facile de s’en sortir. Quand on est une femme, à cause de notre sensibilité, nous sommes parfois exploitées par des individus malintentionnés. J’ai été victime d’une arnaque qui m’a coutée 24.120.000 FCFA. Je suis en train de payer ce montant petit à petit  à cause de client malhonnêtes ne respectant pas leurs engagements.

www.kibaru.ml: J’imagine la période du confinement mondial a touché profondément votre secteur d’activité. Comment cela vous-a-t-il impacté réellement ?

O.D : La période de la COVID-19 était très compliquée pour nous. Personnellement, j’ai fait 5 mois sans aucune vente. On devait faire face à plusieurs défis comme les frais de location, les salaires de nos employés, le frais de l’électricité, les imports… Le propriétaire de l’immeuble qui abrite nos bureaux (Paix à son âme) m’a beaucoup soutenu. Il était patient et il comprenait la situation. C’est ce qui m’a permis d’être debout. De plus, je ne suis pas la seule affectée vu que c’est un problème mondial. Tous les acteurs du domaine en ont été impactés. Je constate que les choses commencent à revenir à la normale même s’il faut encore du temps.

www.kibaru.ml: Avez- vous bénéficié d’un soutien ou d’une aide financière de l’Etat ou d’autres structures pour faire face à cette situation ?

O.D : Non, nous n’avons reçu aucune aide de qui que ce soit. Une fois, l’Association des Agences de Voyages nous a demandé de fournir certains documents en vue d’obtenir une aide mais cela n’a pas abouti.

www.kibaru.ml: Quel message avez-vous à lancer à l’endroit des femmes entrepreneurs ou celles qui veulent se lancer dans ce domaine mais qui ont peur ?

O.D : Je dis à toutes mes sœurs, filles, tantes et mamans l’entrepreneuriat n’est pas facile. Mais qui ne tente rien n’a rien. Il faut oser pour avoir la chance de réussir. Si toutefois, vous avez l’ambition et que vous êtes en bonne santé, alors ayez beaucoup de courage pour un lendemain meilleur. Ne désespérez jamais.