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Kidal : la MINUSMA offre un château d’eau pour prévenir les conflits entre communautés

Par kibaru

Le 1er juillet 2019, la MINUSMA a procédé à la remise officielle d’un projet de château d’eau équipé d’une pompe solaire aux populations de Tassik dans la région de Kidal. Ce projet porté par les communautés et une ONG locale a été soutenu par la Division des Affaires Politique (DAP) et par la section Stabilisation et Relèvement (SR) de la Mission onusienne.

Dans cette région où l’eau est une ressource précieuse et difficile d’accès, le manque d’infrastructure hydraulique moderne se fait particulièrement sentir en dehors des agglomérations, dans les zones où évoluent des populations nomades qui vivent de l’élevage.  Ce type de projet contribue ainsi directement à l’amélioration des conditions de vie des populations des zones reculées du nord du Mali, et cela en harmonie avec leur mode de vie traditionnelle.

Tassik, à environ 50 km au sud-est de la ville de Kidal, est situé dans une zone aride et rocailleuse, avec de faibles précipitations annuelles concentrées, exclusivement sur quelques mois, et où l’accès et la gestion des points d’eau a toujours été une source de conflits entre les différentes communautés en présence. Au gré des aléas météorologiques, la localité attire un nombre important d’éleveurs nomades venant de la commune urbaine de Kidal. Elle accueille également ceux de localités avoisinantes, telles que Koniba, Edjerere, Eferere, Kanaye et Takalout, et de contrées plus lointaines, situées dans les régions de Gao et de Ménaka, d’où un risque latent de conflit quand ces différentes communautés convergent sur le même point. Pour aider à réduire ces risques, la MINUSMA a financé la réalisation d’un château d’eau équipé d’une pompe solaire dans la localité. L’ouvrage permettra de faciliter l’accès à l’eau, à la fois pour l’usage domestique et pour l’élevage.

Ainsi, au risque de conflit entre communautés lié à l’eau s’ajoute d’autres potentielles lignes de fractures, politiques entre celles-ci. Améliorer et augmenter l’accès à l’eau permet ainsi de réduire les risques de tensions et d’instrumentalisation politiques.

« La mise en œuvre de ce projet d’un coût total de plus de 12 millions de francs CFA, et d’une durée de trois mois, a entrainé la création de 24 emplois temporaires qui bénéficient au circuit économique local, car les fournisseurs et prestataires de services, sont tous originaires de Tassik », a rappelé Alhousseiny Traoré, le responsable de l’Association Femme Action du Mali (ASFAM), l’ONG locale chargée de l’exécution du projet.

« Ce projet va améliorer les conditions de vies des populations locales et réduire les risques de conflits autour de la gestion de l’eau », a pour sa part, estimé Christophe Sivillon, chef du Bureau de la MINUSMA à Kidal. « La MINUSMA prend soin de répartir son action dans la région afin d’avoir un impact équilibré, qui ne favorise pas une communauté ou affiliation politique davantage qu’une autre. » a-t-il rappelé.

Pour rappel, en août 2018, la Mission onusienne, par le biais de sa composante Police (UNPOL), a financé un autre projet à impact rapide (QIP) à Tassik, au bénéfice des femmes de l’association Tadalat, visant à promouvoir le cuir artisanal et les produits dérivés.