C’est toujours l’incertitude qui prévaut dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas. En effet, plus de 72 heures après la violente manifestation qui a entrainé la mort d’au moins deux manifestants et plusieurs blessés, le calme n’est toujours pas de retour. Hier encore, les manifestants ont occupé la piste de l’aéroport et ont promis d’y rester tant que leurs proches détenus par Barkhane dans le cadre de l’opération antiterroriste dans le nord du Mali, ne seront pas libérés. Signalons que ce groupe de manifestants est conduit par une dame qui n’est autre que la présidente de l’association des femmes de l’Azawad, Zeïna Walet Alladi. Quoi de plus normal lorsqu’on sait que parmi les individus arrêtés par les militaires français figurent un membre du HCUA et deux autres du MNLA.
La MINUSMA qui a mis en place une commission d’enquête pour faire la lumière sur la mort des manifestants et la destruction de leurs installations estimées à plusieurs millions de FCFA à l’aéroport de la ville, estime que la manifestation du lundi a été orchestrée par des éléments, dont certains munis de cocktails molotov. Pour la mission onusienne, il n’y avait aucun enfant parmi les manifestants qui étaient transportés dans l’édifice à travers des motos et des véhicules pick-up. Apparemment, des négociations sont en cours pour tenter de désamorcer la tension entre les manifestants qui s’opposent à l’arrestation de leurs proches par l’Opération Barkhane.
Dans une déclaration, le Secrétaire général de l’ONU a condamné fermement les violentes manifestations qui ont eu lieu ce lundi 18 avril à Kidal, au nord du Mali, et regrette la perte de vies humaines et les blessures subies. De même qu’il regrette les dommages matériels inacceptables causés à l’aérodrome de Kidal, ressource cruciale pour la prestation de services et l’appui à la population de la région, y compris pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Avant de s’engager à établir les faits relatifs aux morts et aux blessés. Il a également appelé les parties concernées et les responsables locaux de Kidal, y compris les représentants de la Coordination des mouvements de l’Azawad, à coopérer pour apaiser les tensions et à faire preuve de retenue pour permettre une prompte enquête sur ces faits. Pour lui, un retour au calme et à l’ordre dans la région faciliterait aussi le rétablissement du fonctionnement de l’aérodrome de Kidal et la promotion des efforts communs en appui à l’accord de paix.
Il semble donc que du côté de la mission, l’heure est à l’apaisement. Mais ces appels risquent de tomber dans l’oreille d’un sourd, car les manifestants semblent très décidés à obtenir gain de cause.