La République algérienne démocratique et populaire a célébré le soixante-unième anniversaire de la révolution du 1er novembre 1954. A cette occasion, l’Ambassadeur d’Algérie au Mali, Noureddine Ayadi a offert une réception, dans la soirée du mardi 17 novembre dernier, à sa résidence à Daoudabougou. Cette cérémonie a enregistré la présence des présidents d’institutions de la République, des membres du gouvernement, des officiers généraux de l’armée, des ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques accrédités au Mali, des chefs traditionnels, des représentants des Organisations internationales et Organisations Non Gouvernementales, de la communauté algérienne vivant au Mali et de plusieurs invités.
Après l’exécution des hymnes nationaux des deux pays, l’ambassadeur de la République algérienne démocratique et populaire au Mali a prononcé une allocution dans laquelle il a tout d’abord remercié les invités d’être venus nombreux pour partager avec lui la célébration de la fête nationale de l’Algérie. Il a ensuite rendu hommage à la mémoire des combattants et des martyrs qui ont payé le sacrifice suprême pour la révolution algérienne du 1er novembre 1954. Pour lui, c’est en effet à cette date que le peuple algérien a décidé de prendre en main son destin et de tourner la page la plus sombre de sa longue histoire, celle de 132 ans d’occupation et d’asservissement. Il a rappelé que lors de cette révolution près d’un million et demi de martyrs ont sacrifié leur vie pour des idéaux et des valeurs qui ont façonné la personnalité du peuple algérien et guidé sa marche pour la liberté. Selon lui leur rendre hommage est la moindre des reconnaissances de la nation algérienne envers eux. C’est ainsi qu’il a profité de l’occasion pour saluer leur courage, leur abnégation et leur sacrifice. Aussi, il n’a pas manqué de saluer la solidarité agissante du Mali dans ces circonstances, car Gao a constitué le Front Sud de la Révolution algérienne. Episode, rappelle-t-il, qui a scellé dans le sang et à jamais les liens de fraternité entre les peuples malien et algérien. C’est donc en vertu de ces liens historiques que le Président algérien, Abdel Aziz Bouteflika a accepté la demande de son homologue IBK lorsqu’il l’a sollicité en janvier 2014 à abriter les pourparlers inter-Maliens dans le plein respect de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale et du caractère laïc et républicain du Mali. Malgré les craintes de certains, un accord dit pour la paix et la réconciliation au Mali a pu être signé par l’ensemble des acteurs engagés dans le processus. Il a indiqué que l’accord n’a pas la prétention de résoudre à la fois et dans l’immédiat tous les problèmes posés par une crise cyclique, profonde et multiforme. Il constitue néanmoins un pas « décisif vers la paix et la réconciliation nationale et offre aux Maliens un cadre évolutif de réponse aux multiples défis politique, institutionnels, économiques et sécuritaires auxquels est confronté aujourd’hui leur pays, de jeter les bases de la refondation de l’Etat, tant souhaité par tous». Pour lui, c’est le camp de la paix qui a triomphé et n’ont perdu que ceux qui ont fait le camp du pire. Le diplomate algérien a précisé que grâce aux Maliens qui se sont approprié l’accord dont la mise en œuvre de ce document est aujourd’hui entrée dans une phase active. Il a salué aussi la dynamique de rencontres intercommunautaires actuellement en cours en ce sens qu’elle est génératrice de confiance. Dans le cadre de la lutte antiterroriste, une coopération très active est également en cours entre les deux pays. C’est ainsi qu’il a rappelé les réunions du CEMOC et du processus de Nouakchott. Il a réaffirmé le soutien de son pays à l’armée malienne en terme de formation de logistique, d’équipement afin qu’elle soit à la hauteur des attentes. Par ailleurs, le soutien de l’Algérie au Mali se manifeste également dans plusieurs autres secteurs tels que l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique, les télécommunications, le Transport, la Formation professionnelle, la sécurité et la protection civile, le tourisme et l’Artisanat et les affaires religieuses. Ainsi, près 4000 cadres maliens ont été formés en Algérie ces 20 dernières années. Rien que pour l’année dernière 2014-2015 un quota de 338 bourses a été accordé par le Gouvernement algérien à son homologue du Mali. Abondant dans le même sens, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop a magnifié l’excellence des relations entre les deux pays. Il a ajouté que les interventions de l’Algérie sont une contribution inestimable pour la paix et la stabilité dans la région. Il a rendu hommage à ses compatriotes qui ont choisi l’option de la paix. Chose qui s’est concrétisée à travers la signature de l’accord par toutes les parties qui s’applique progressivement. Il a appelé les Maliens à s’inspirer de l’exemple algérien à savoir que les pays peuvent trébucher mais doivent trouver les ressources nécessaires pour se relever. Quant à Me Harouna Toureh au nom de tous les mouvements armés a déclaré que « l’Algérie est une chance pour le Mali et que l’accord est une chance pour les populations maliennes ».