Alors que la Coupe d’Afrique débute le 21 juin, il est possible que le Mali en soit exclu. Lassé du marasme qui mine la Fédération malienne, la Fifa pourrait suspendre les Aigles si l'assemblée du 15 juin n'aboutit pas à une sortie de crise.
Les Maliens éliminés de la Coupe d’Afrique des nations avant même d’avoir posé le pied sur le terrain ? C’est la menace qu’a fait peser la Fifa, samedi 8 juin, sur la Fédération malienne de football (Fémafoot), engluée depuis plusieurs années dans une crise de gouvernance.
La Fifa a suspendu, en mars 2017, la fédération malienne en raison d'une ingérence politique du pouvoir politique. La Femafoot a alors été placée sous la tutelle d’un comité de normalisation (Conor) chargée d'expédier les affaires courantes et de réorganiser la fédération. Cependant, près de deux ans plus tard, le comité tarde à parvenir à des résultats alors que son mandat expire le 31 août 2019. Le championnat national est notamment à l'arrêt depuis novembre 2017.
L'assemblée générale de la Femafoot du samedi 15 juin s'annonce décisive. Elle doit permettre d’exécuter une sentence du Tribunal arbitral du sport (TAS) exigeant l’organisation de l’assemblée générale élective pour désigner un nouveau président à la tête de la fédération.
La Fifa menace
Véron Mosengo-Omba, émissaire de la Fifa, était en visite officielle au Mali le 8 juin. Il y a rencontré le Premier ministre malien, Boubou Cissé, et a plaidé pour une sortie de crise rapide tout en faisant planer la menace d’une suspension lors de la CAN qui doit débuter le 21 juin.
"Gianni Infantino, le président de la Fifa est clair : si l'assemblée générale du 15 juin devait être un fiasco, les institutions compétentes de la Fifa pourraient suspendre le Mali. Ce sentiment est partagé par la CAF (la Confédération africaine de football, habilitée à prendre la décision d'exclusion, NDLR), le Mali risque d'être suspendu de la CAN qui débute le 21 juin", a-t-il expliqué dans une série de tweets, précisant que la sanction ne concernerait pas dans l'immédiat les équipes de jeunes du pays d'Afrique de l'Ouest.
La Fifa "ne permettra pas que deux ou cinq personnes prennent le football malien en otage" a-t-il également déclaré. Le président de la CAF, Ahmad Ahmad, se rendra au Mali le 15 juin pour une série de rencontres avec le gouvernement et les acteurs du football local.
Vers une CAN à 23 équipes ou un repêchage ?
À moins de deux semaines de la compétition, les Aigles du Mali ne savent donc pas s'ils auront l'occasion de briller sur les terrains égyptiens malgré leur très beau parcours lors des éliminatoires (1er invaincu du groupe C avec 14 points). Nos confrères de RFI se sont penchés sur les différents scénarios possibles en cas de suspension de l'équipe malienne.
Le scénario le plus probable, si la suspension venait à se confirmer, ouvre la voie à une compétition à 23 équipes et dont les places qualificatives du groupe E se joueraient donc entre les trois équipes restantes (l’Angola, la Mauritanie et la Tunisie). Le règlement de la Confédération africaine de football relatif à la CAN semble clair : "Pour les matches de groupe, si une équipe se retire avant le début de la compétition, le groupe sera composé du nombre d’équipes restantes", affirme le chapitre 27. "Sauf décision contraire de la Commission d’organisation."
Cette dernière précision autoriserait la CAF à procéder à un repêchage express d'une équipe restée à quai lors des éliminatoires. Parmi les candidats possibles : le Burkina-Faso (meilleur troisième des éliminatoires) ou le Gabon (aux dépens de qui le Mali s'était qualifié). Les Panthères ou les Étalons auraient alors moins de six jours pour se préparer.
france24