La Plateforme n’a pas du tout apprécié la récente sortie de l’Ambassadeur des Etats-Unis au Mali, Paul Folmsbee, qui l’accuse d’être « un groupe de milices armées qui ne contribue pas à ramener la paix ». Pire, le diplomate a même appelé le gouvernement à rompre tout lien public ou privé avec ce mouvement. C’est pour protester énergiquement contre ces propos que les leaders de la Plateforme étaient face aux hommes de médias, ce mercredi 28 septembre, à la Maison de la presse.
D’entrée de jeu, les responsables du GATIA ont qualifié la sortie de l’ambassadeur des Etats-Unis d’une « attitude partisane au profit de la CMA dans un conflit intercommunautaire datant de la période antérieure à la crise de 2012 ». Ils ont également indiqué que le GATIA, plutôt que de suppléer l’armée malienne, a été créé pour protéger la communauté Imgad et ses alliés des exactions qu’ils subissaient de la part d’autres groupes armés qui profitaient ainsi de l’absence de l’Etat. Ils ont rejeté la qualification « de milices à la solde des autorités ».
Les responsables du GATIA ont justifié leur démarche par la volonté de s’inscrire pleinement dans la mise en œuvre de l’accord dont ils sont signataires et qui réaffirme l’unité et l’intégrité territoriale du Mali, le caractère républicain et laïc de son Etat. Pour eux, le GATIA n’est d’aucune connivence avec l’Etat du Mali et ne bénéficie d’aucun appui de ce dernier. Mieux, pour montrer leur bonne foi, ils ont affirmé que leur mouvement a souvent été contraint d’abandonner des positions militairement arrachées. Selon eux, la seule collision avec le Mali, c’est la volonté commune de vivre ensemble dans un pays placé sous une seule autorité.
Ainsi, ils ont même rappelé les dénonciations qu’ils ont faites à l’encontre de l’Etat en l’appelant à renoncer au traitement de faveur accordé aux responsables de la CMA au détriment de la Plateforme. Par ailleurs, ils ont rappelé au diplomate américain que le GATIA mobilise ses moyens auprès des communautés et des butins de guerre récupérés aux mains de l’ennemi, en l’occurrence la CMA. Pour eux, Kidal ne saurait être la propriété d’un seul groupe armé qui se livre à des exactions contre les autres communautés.
Quant aux récents conflits armés qui courent par intermittence, à Kidal et ses environs, les responsables du GATIA ont indiqué qu’ils sont provoqués par le HCUA et certains éléments de la CMA qui, malgré les accords signés, s’en prennent aux éléments d’autres mouvements sans aucune raison valable. Ils ont exigé que l’entrée à Kidal leur soit autorisée, tout comme les autres mouvements de la CMA, pour protéger leurs proches persécutés dans cette ville. Ils ont aussi demandé à l’Ambassadeur des Etats-Unis de se joindre aux efforts consentis par les autres membres de la Communauté internationale, qui œuvrent de manière constructive et impartiale au règlement pacifique du conflit en cours à Kidal. Tout en l’appelant à mettre fin à son attitude actuelle visant à frustrer une frange importante de la population malienne.
Pour sa part, le député de Bourem, l’honorable Ould Matali, a déclaré que « n’eût été le GATIA, l’accord n’aurait pas été signé ». Pour lui, ce mouvement a été l’un des principaux acteurs de la signature de ce document en restant fidèle à la patrie malgré les menaces exercées contre les communautés qu’il représente à savoir les Imgad.
Abondant dans le même sens, le secrétaire permanent du MAA-Plateforme, Moulaye Ahmed Ragani, a indiqué que les mouvements de la Plateforme ont toujours fait preuve de bonne volonté. Ce, en déposant des listes pour les autorités intérimaires et pour les patrouilles mixtes alors que la CMA ne s’est toujours pas soumise à cette disposition de l’Accord. Pour lui, le fait d’empêcher au GATIA d’entrer à Kidal est simplement motivé par la crainte de voir l’administration et l’armée maliennes retourner dans cette localité. Alors que ce redéploiement est déjà prévu par l’Accord.