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Le Centre d’Etudes stratégiques de l’Afrique dresse le bilan de 2020 : Plus de 4000 victimes dont la majorité des civils tuées au Sahel par les extrémistes

Par kibaru

Le Centre d'études stratégiques de l'Afrique – une institution fondée en 1999, pilotée par les États-Unis et dont le siège se trouve à Washington – a dressé son bilan 2020 sur les activités des groupes extrémistes au Sahel. Selon elle cette année a été l’une des plus meurtrières. Ainsi, environ 4,250 décès dont une majorité de civils, ont été recensés. Ce qui représente une augmentation de 60 % par rapport à 2019.

Le rapport produit par cette structure révèle que c’est en 2015 que la situation sécuritaire s’est nettement dégradée dans la zone avec la naissance d’une branche sahélienne de l’Etat Islamique. Il s’agit de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) d’Adnan Abou Al-Walid Al-Sahraoui. La région qui concentre le plus ces violences c’est surtout celle dite du Liptako Gourma, située dans la zone dite des frontières (Mali, Burkina Faso et Niger). A en croire le même document, l’EIGS s’est rendu responsable de 524 attaques en 2020, représentant le double de celles qui se sont produites en 2019. Ces attaques se sont déroulées dans 42 localités du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

La plupart des localités attaquées par l’EIGS se situent dans le centre du Mali, même si cette zone demeure largement sous influence de la Katiba Macina d’Ançar Dine de Amadou Koufa. Aussi, il a été établi que dans 45% de ses attaques, l’EIGS cible en premier lieu les civils. Une violence que ce groupe utilise pour extorquer les communautés.

Au Niger, il a été prouvé qu’environ deux tiers des attaques de l’EIGS ont ciblé les civils. Dans la région de Tillabéry notamment, qui jouxte le Mali et le Burkina Faso, l’EIGS est dix fois plus actifs que les autres groupes islamistes militants. Certes, l’EIGS est le groupe islamiste militant dominant dans la région, mais le soutien des communautés locales lui fait défaut.

Pour le Centre d’Etudes stratégiques de l’Afrique, l’EIGS se concentre sur le contrôle d’activités génératrices de revenus au Liptako-Gourma. Il a pris pour cible les communautés qui pratiquent l’exploitation aurifère artisanale dans la zone et le long des routes commerciale utilisées pour la contrebande vers les côtes d’Afrique de l’Ouest.

Le rapport indique que l’accès à ces revenus est un facteur clé dans l’expansion de l’EIGS. Aussi, en étendant ses zones d’influence et augmentant ses opérations, l’EIGS mène également une compétition pour accroître ses revenus et son contrôle du terrain. Toute chose qui a conduit une douzaine d’affrontements avec des entités terroristes liés au « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans » (GSIM). D’après le même document, près de la moitié de ces affrontements ont eu lieu dans des plaques tournantes pour l’exploitation aurifère artisanale ou le transit illicite.

Aussi, afin d’éviter les forces de sécurité et cibler les communautés locales, les groupes terroristes opérant dans le Liptako-Gourma tirent profit du terrain accidenté de la région et de la présence de parcs naturels et autres réserves naturelles qui s’y trouvent, notamment le complexe du W-Arly-Pendjari, situé dans une partie du Burkina Faso, du Niger et du Benin.