Après une traque qui a duré plus de dix mois, l’émir de la Katiba Khaled Ibn Walid, auteure de plusieurs attentats dans la région de Sikasso, a été mis hors d’état de nuire par les éléments de la Direction générale de la sécurité d’Etat (DGSE). Son arrestation remonte au début de ce mois loin de sa base de la forêt de Sama, située près de la frontière ivoirienne. Il s’était réfugié dans la forêt de Wagadu, dans la région de Ségou, d’où il tentait de rejoindre son mentor Iyad Ag Ghali, l’un des terroristes activement recherchés dans le Sahel.
Il faut dire que depuis les attentats perpétrés, en juin 2015, dans les localités de Misséni et Fakola, frontalières à la Côte d’Ivoire, l’étau contre ce natif de Kaolack, localité située au centre-ouest du Sénégal, n’a cessé de se resserrer. Il avait été filé par la DGSE qui suivait avec attention ses moindres déplacements. C’est ainsi qu’il s’est rendu en Guinée, puis en Sierra Leone et enfin en Gambie. Dans le même sillage, sept de ses proches dont son gendre et numéro deux de la katiba, Amadou Diangadou, ont été arrêtés et remis à la DGSE malienne par la police ivoirienne.
C’est au mois de mars 2016 qu’il est revenu au Mali pour se réfugier auprès des éléments du Front de Libération de Macina du prêcheur extrémiste Amadou Koufa dans la forêt de Wagadu. C’est dans cet endroit qu’il se préparait à rejoindre Iyad Ag Ghali dans l’extrême nord du pays. Rappelons que ces deux hommes ont fait connaissance dans les années 2000 à Bamako, à la mosquée Markazz, de la secte tabligh, et ont toujours gardé un solide lien d’amitié.
Après son arrestation, Souleymane Kéïta a été conduit à Bamako et placé dans une cellule de la DGSE. Dans un communiqué rendu public par celle-ci, on y apprend que ce dangereux terroriste, rompu au maniement des armes de différents calibres, a reçu une formation militaire en Egypte et en Arabie Saoudite à l’occasion d’un voyage d’études « religieuses ». Il avait également servi de recruteur de jeunes talibés au profit des groupes terroristes qui avaient occupé le nord du pays suite à la rébellion de 2012.
En tout cas, c’est une grosse prise que les forces armées maliennes viennent d’opérer. Si cette dynamique se poursuit, on peut espérer que les jours de Amadou Koufa et même de Iyad Ag Ghali sont désormais comptés.