« Centre du Mali : enjeux et dangers d’une crise négligée ». C’est le titre d’un opuscule dont l’auteur est le chroniqueur Adam Thiam. Publié par l’institut du Macina et le Centre pour le dialogue humanitaire (HD), ce document de 56 pages se propose de comprendre en partie les causes de la crise qui sévit dans la région du Mopti et une partie de celle de Ségou.
A noter que depuis 2015, cette partie du territoire malien est devenue l’épicentre du terrorisme dans le pays, au point de faire de l’ombre à la crise du Nord. Une véritable poudrière alimentée par le groupe terroriste Front de Libération du Macina (FLM) devenu Katiba d’Ançar du Macina depuis que son leader, le prêcheur extrémiste Amadou Koufa, a prêté allégeance au terroriste le plus recherché dans le Sahel, Iyad Ag Ghali. Il profite de l’absence de l’Etat pour dresser les communautés les unes contre les autres. S’y ajoute la frustration et le sentiment d’injustice qui animent certains qui préfèrent se rendre justice eux-mêmes.
Pour le représentant de HD, Kader Sidibé « cette étude propose des pistes de réflexion pour cerner les contours de la crise qui sévit dans le centre du Mali ». Quant à l’auteur le chroniqueur Adam Thiam, il a indiqué que son texte permet de comprendre, décrire et analyser le problème de cette partie du territoire national. Pour lui, si ce problème n’est pas pris au sérieux, c’est la division inéluctable du pays qui risque d’arriver. A l’entendre, dans les années 70, la région de Mopti représentait le grenier du Mali avec plus de 30% de la production céréalière totale. Avec les effets de la crise, cette région est économiquement à terre puisque les cultures sont bloquées et le tourisme n’existe quasiment plus.
Aussi, appelle-t-il l’Etat à reconnaitre le problème auquel est confrontée cette région du Mali avant qu’il n’empire. Il a aussi proposé de revisiter le curriculum des écoles coraniques en y introduisant des modules de formation professionnelle sur différents métiers. Enfin, il a recommandé la réhabilitation économique de la région et l’éducation en droits humains et humanitaires pour ceux qui ont la charge de restaurer l’ordre dans cette région.