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Le cruel destin des fondations de Première dame

Par kibaru

Il est devenu une habitude chez les Premières dames, une fois au palais présidentiel, de mettre sur pied une fondation. Mais à quelques rares exceptions, celles-ci ne survivent guère à l’alternance. Ces structures, qui fonctionnent tant que l’époux est au pouvoir, disparaissent, dès qu’il y a une alternance.

Au Sénégal, la situation de l’hôpital Ninéfécha en est un symbole. Financée par la fondation « Education, Santé », la fondation de Viviane Wade, la structure sanitaire faisait la fierté de toute une région tant son plateau technique était relevé. Mais la chute des Wade a signé son arrêt de mort.

Les promesses de l’ancienne ministre de la Santé et l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck, n’ont pas pu empêcher sa fermeture. «Faute de ressources», Viviane Wade a été contraint de dissoudre sa fondation en 2013. Un an à peine après la perte du pouvoir par son mari.

Douze ans plus tôt, la Fondation «Solidarité partage» d’Elisabeth Diouf a connu le même sort. Créée en 1992, cette fondation, qui se donnait comme objectif d’aider les couches les plus vulnérables, a dû revoir ses ambitions à la baisse avec l’avènement de l’alternance en 2000.

La fondation, à défaut d’être dissoute, se fait si discrète qu’on en oublie son existence. Le même constat est fait dans d’autres pays de la sous-région.

En Côte d’Ivoire, la fondation N’daya Internationale de l’ancienne Première dame, Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, a elle aussi connu son heure de gloire avant de tomber presque dans l’oubli, après la mort de Félix Houphouët-Boigny.

«Améliorer la santé, le bien-être et l’éducation des enfants en Afrique », telle fut la raison d’être de N’daya Internationale, créée en 1987. La mort de Felix Houphouët-Boigny en 1993 et l’arrivée d’Henri Konan Bédié au pouvoir a sonné le glas de N’daya Internationale.

La raison officiellement avancée est que la veuve de Felix Houphouët-Boigny ne voulait pas porter ombrage à la toute nouvelle première dame d’alors, Henriette Bédié, qui venait elle aussi de mettre en place une fondation. Par la suite Mme Houphouët-Boigny s’est départie de N’daya Internationale, avant de s’exiler aux Bahamas.

Colette et Dominique, les exceptions 

Par contre, au Mali, Adame Ba Konaré tient bon. L’épouse de l’ancien président Alpha Omar Konaré continue, à travers sa fondation «Partage», d’oeuvrer dans le social, malgré le départ de son mari du pouvoir.

Contrairement à celles qui attendent l’arrivée au pouvoir de leur mari, pour s’investir dans le social, l’actuelle première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara a créé  «Children of Africa» à l’époque où son mari était Premier ministre.

Ce qui fait penser que sa fondation ne subira peut-être pas le même sort que les autres.
Alors que son mari a dirigé le Sénégal pendant deux décennies, Colette Senghor est l’une des rares premières dames d’Afrique à n’avoir pas créé de fondation.

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