Le Groupe de soutien à l'Islam et aux Musulmans (JNIM), branche d'al-Qaïda en Afrique de l'Ouest et au Sahel, a publié le 21 mars dernier, une nouvelle vidéo mettant en lumière ses activités dans la région. Des camps d'entraînement multiples et des raids militaires ont été présentés dans la production de haute qualité du groupe.
La vidéo a commencé par un court discours d'Ayman al Zawahiri, à qui le JNIM a fait allégeance, où l'émir d'al-Qaïda a incité ses partisans en Afrique du Nord et à travers le Sahel à cibler la France et ses alliés dans la région. Avant de passer un clip bien réalisé montrant des combattants du JNIM dans diverses régions du Mali. Cela incluait les déserts du nord du Mali au paysage sahélien de la région centrale du pays. Dans certaines régions, les combattants se rassemblaient à l'air libre, ce qui indique un manque de peur des aéronefs ou de détection.
Au moins deux camps d'entraînement ont ensuite été mis en évidence. L'un, qui a déjà été présenté en photos, est situé dans le centre du Mali. L'autre, appelé le camp d'entraînement "Jérusalem", est situé quelque part dans les déserts du nord.
Les attaques de la JNIM dans divers endroits de la région ont été l'objet principal de la vidéo.
La première attaque du JNIM a eu lieu à l'intérieur du Burkina Faso, le raid de l'année dernière contre un poste de gendarmerie burkinabé près d'Arbinda. Le JNIM a revendiqué huit attentats au Burkina Faso depuis l'année dernière. Beaucoup d'autres au Burkina Faso sont menées par Ansaroul Islam, un groupe terroriste indexé par les Etats-Unis et fortement lié à JNIM.
Les attaques dans la région de Kidal, aussi bien que les régions centrales du Mali sont décrites. Des scènes de la région de Gao ont également été montrées, y compris l'attentat-suicide de mai 2016 à l'aéroport de Gao entrainant la mort d’un casque bleu chinois.
Une attention particulière a été accordée à l'agression du 27 janvier contre une position de l'armée malienne près de Soumpi dans la région de Tombouctou. Au moins 14 soldats maliens ont été tués dans ce raid. L’on voyait des combattants djihadistes envahir le camp et tuer graphiquement les soldats maliens. Le JNIM a montré ses forces capturant de grandes quantités d'armes et de munitions avant de se retirer de la base. À l'époque, le JNIM a annoncé avoir également perdu quatre de ses combattants au cours de la bataille. Un hommage a été rendu dans la vidéo aux quatre assaillants qui semblent être deux Arabes, un Peul et un Touareg. Ils ont pour noms Ibrahim al-Ansari, Zubayr al-Fulani, Ayman al-Ansari, Hudhayfa al-Targui.
Dans cette vidéo, l’on voyait également des jeunes figures qui s'imposent au sein de l'organisation telles que Said Al jazairi, Abou Darda'a Alchinguiti et Said Al maghribi.
La production a ensuite pris fin avec un court discours du Sheikh aveugle, Omar Abdel Rahman. Abdel Rahman a été présenté dans plusieurs vidéos de différents groupes d'Al-Qaïda à travers le monde. La vidéo JNIM représente également un changement dans ses capacités de production. Plusieurs scènes ont été tournées avec des caméras GoPro (ou similaires), tandis que d'autres ont été tournées avec des drones commerciaux. La qualité globale était également meilleure que les autres productions publiées par le groupe.
Le JNIM a été en mars 2017 par une fusion entre la branche Sahara d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Ansar Dine et sa Katiba du Macina et Al Murabitoun lié d'AQMI. Le groupe a prêté allégeance à Ayman al Zawahiri, Abdelmalek Droukdel, l'émir d'AQMI, et au mollah Haibatullah des talibans. Il est dirigé par Iyad Ag Ghaly, leader vétéran des djihadistes touaregs.
Malgré une opération antiterroriste française, soutenue par les troupes du G5 Sahel et une opération de maintien de la paix de l'ONU au Mali, les forces d'al-Qaïda ont persisté dans l'expansion de leur insurrection. Al-Qaïda conserve toujours la capacité d'opérer ouvertement au Mali et de frapper à divers endroits en Afrique de l'Ouest, y compris une attaque terroriste à grande échelle dans la capitale du Burkina Faso au début du mois. Sa violence s'étend également plus au sud au Mali et dans d'autres régions du Sahel. Depuis le début de l'année, il y a eu au moins 53 attaques attribuées au réseau Al-Qaïda au Mali et au Burkina Faso, selon les données compilées par le Long War Journal des FDD, alors qu'il y en avait 276 l'année dernière.
Avec longwarjournal