La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

Le jeune berger devenu premier de la classe

Par kibaru

C’est l’histoire d’un jeune berger que les événements au Nord-Mali ont conduit dans une province reculée du sud-est de la Mauritanie, près d’une petite ville nommée M’Berra.

C’est l’histoire d’un adolescent brillant qui va trouver, grâce à l’éducation, le moyen de s’instruire et de se reconstruire.

Rencontre avec Mohamed, le jeune berger analphabète devenu premier de la classe.

“Je m’appelle Mohamed, je suis actuellement en classe de 3ème. Avant d’arriver au camp de M’Berra, j’étais berger. Je voyais les enfants partir chaque jour à l’école. Moi, je prenais mon bâton et mon bidon d’eau très tôt le matin pour suivre les animaux. Il y a 7 ans, lorsque les conflits ont éclaté au Mali, ma famille a dû tout abandonner et nous sommes venus nous installer ici.

Comme je n’avais plus d’animaux, j’ai demandé à mon père de m’inscrire à l’école, parce que tous mes amis y allaient, et il a finalement accepté.”

Le camp de réfugiés de M’berra a vu le jour en 2012 sous l’impulsion de la communauté humanitaire présente en Mauritanie pour faire face à l’afflux de réfugiés. Depuis, plus de 50 000 Maliens y ont trouvé refuge.

“A mon entrée en 6ème j’ai reçu un cadeau de la direction parce que j’avais obtenu la troisième meilleure note dès mon premier devoir. Ensuite, je suis devenu premier de la classe et je le suis encore aujourd’hui.

Depuis, j’ai reçu beaucoup de cadeaux. Mon Directeur est toujours étonné par mon niveau et mon père, en voyant mes résultats, s’est excusé pour le retard que j’avais pris.”

En complément des services de santé, de nutrition et d’accès à l’eau, l’UNICEF et ses partenaires offrent aux jeunes réfugiés la possibilité de suivre une scolarité normale.

Depuis 2012 l’éducation a joué un rôle crucial en favorisant le retour à la normalité et en permettant de consolider la paix au sein du camp de réfugiés de M’berra. Elle a en outre permis aux enfants de surmonter les traumatismes liés aux conflits en les aidant à construire leur avenir. Mohamed conclut :

“Je continuerai à travailler dur et je me sens vraiment encouragé par le soutien qu’on a reçu depuis notre arrivée au camp.”

Aujourd’hui, l’UNICEF et ses partenaires — notamment le Peace Building Fund — assurent le fonctionnement de six écoles primaires, un collège-lycée et une dizaine de centres d’alphabétisation dans le camp de réfugiés ainsi que l’appui de 58 écoles publiques dans les communautés d’accueil.

UNICEF