Les résultats positifs de l’Opération « Ménaka sans armes »

Par kibaru

Initiée en septembre 2020, « Ménaka sans armes » est une initiative menée conjointement par les FAMa et les groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, avec l’appui de la MINUSMA et de la Force Barkhane. Elle vise à réduire l’insécurité dans la ville de Ménaka et ses environs. En ce début d’année 2021, population, autorités, acteurs locaux et partenaires sont unanimes : les résultats de cette initiative sont encourageants, comme a pu le constater le Commandant de la Force de la MINUSMA en visite dans la localité fin décembre 2020. Le gain de sécurité engendré a ainsi permis la reprise des activités économiques mais aussi sociales et culturelles, comme la "Nuit de la Paix, de la Cohésion sociale et de la Réconciliation" au début du même mois.

« La paix est l’une des plus grandes préoccupations de nos populations aujourd’hui et je me réjouis, comme d’ailleurs l’ensemble de notre population, de la réussite de l’Opération Ménaka Sans Armes », a affirmé Issouf Ag MOHAMED, représentant du Gouverneur de la région de Ménaka, lors de son allocution prononcée à l’occasion du lancement de la deuxième édition de " la Nuit de la Paix, de la Cohésion sociale et de la Réconciliation", au Stade municipal de la commune urbaine de Ménaka, le 8 décembre dernier. Tenue jusqu’au 10 et placé sous le thème : « Paix, cohésion sociale et réconciliation – facteur de développement », cette deuxième édition organisée par le Réseau de communication AADAR, a bénéficié du soutien de la MINUSMA. « La MINUSMA a déjà eu à appuyer financièrement le Réseau de communication AADAR dans le cadre de ses activités consacrées à la promotion d’une culture de la tolérance et de la paix, et de renforcement de la cohésion sociale et du vivre ensemble, notamment dans les cercles de Bourem, Gao, et présentement à Ménaka », a déclaré son coordonnateur Boubacar Djibrilla TOURE.

Le Chef du bureau régional par intérim de la MINUSMA à Ménaka, Ferdinand NDUWINDAVYI a indiqué que « la promotion de la cohésion sociale et de la réconciliation fait partie du Mandat de la Mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali en son paragraphe 28 décrivant les tâches prioritaires visant à appuyer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, en appuyant le dialogue axé sur la réconciliation et la cohésion sociale avec toutes les parties prenantes ».

Des prestations artistiques, la diffusion de messages sur la paix la cohésion sociale et le vivre ensemble par les radios communautaires de la place et des conférences-débats ont constitué l’essentiel du programme de cet évènement favorablement accueilli par la population. Les thèmes discutés portaient sur les enjeux, défis et perspectives de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger, ainsi que sur le rôle et la place de la sauvegarde et la restauration de la paix. La Division des Affaires civiles et le Bureau de la Communication de la MINUSMA ont contribué aux échanges en exposant sur ces thèmes. Ceux-ci ont suscité de vives discussions et ont été perçus comme une excellente occasion d'avoir un dialogue franc et ouvert pouvant contribuer à la réussite de la période de transition. Tous les intervenants ont exprimé leur satisfaction quant à l’engagement, l’accompagnement et l’appui financier de tous les partenaires, en particulier la Mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali. « Heureusement et grâce à l’Opération « Ménaka sans armes » et son appropriation par l’ensemble de la population, nous en sommes maintenant à un point où la paix est irréversible » s’est félicité le représentant du Gouverneur de la région.

Le Commandant de la Force de la MINUSMA sur le terrain pour constater les progrès et échanger avec les acteurs

À Ménaka le 21 décembre dernier, le Commandant de la Force de la MINUSMA, le Général Dennis GYLLENSPORRE, accompagné du Chef du Bureau régional de la MINUSMA, Francisco OSLER, a pu évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’initiative « Ménaka Sans Armes ». C’était lors d’une réunion de sécurité, placée sous la présidence du Gouverneur de la région par intérim, Afel YATTARA, en présence de toutes les parties concernées notamment les autorités locales, les mouvements signataires de l’Accord de Paix, les représentants de la société civile, et ceux des associations de jeunes et de femmes, ainsi que les Commandants régionaux des Forces armées maliennes et de Barkhane. L’occasion pour le Commandant des Casques bleus de souligné que depuis le début de « Ménaka sans Armes », la posture de la MINUSMA et de ses partenaires locaux s’était améliorée et qu’un contrôle avait été établi dans la ville. Également Président de la Commission Technique de Sécurité (CTS) de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, le Général GYLLENSPORRE a rappelé l’importance d’une mise en application immédiate et intégrante des arrangements sécuritaires convenues lors de la 48e session ordinaire de ladite Commission, en mars dernier, concernant la sécurisation de la ville de Ménaka.

Le soutien apporté par la MINUSMA à l’armée malienne a favorisé son action sur le terrain au bénéfice des habitants de la zone. Le Lieutenant-colonel SAMASSA, Commandant régional des FAMa, a indiqué que depuis le début de leur opération « Sania », menée parallèlement à « Ménaka Sans Armes », la sécurité s’est améliorée. Pour le Commandant de Barkhane à Ménaka, le Lieutenant-colonel Creuset, « une collaboration efficace avec toutes les parties civiles de la société et les mouvements conciliants est vitale pour la sécurité ». « Ménaka Sans Armes est le résultat de la contribution de la population locale, » s’est quant à lui réjoui Nanout KOTIA, Maire de Ménaka.

Des points de contrôle sur les axes Ansongo-Ménaka et Ansongo-Kidal

Sur les axes Ansongo-Ménaka et Ansongo-Kidal, avec le Commandant de l’Armée malienne sur place, le Commandant de la Force de la MINUSMA s’est rendu dans deux points de contrôle achevés et en cours de construction par la Force de la MINUSMA. Ces points de contrôle d'accès à la ville permettent de renforcer les dispositifs de sécurité autour de la ville de Ménaka. La contribution de la MINUSMA comprend aussi la construction de blocs sanitaires et, le renforcement des positions de tirs et barrages de sable, pour mieux canaliser la circulation des véhicules à travers les points de contrôle et de fouilles.

Le processus DDR accéléré au centre des discussions

Lors de la rencontre, les intervenants ont unanimement exprimé le souhait de voir commencer le processus DDR accéléré dans les meilleurs délais, afin d’assurer la soutenabilité de l’initiative « Ménaka Sans Armes ». Ils ont également plaidé pour l’élaboration et l’exécution d’un programme de désarmement civil pour contrer la prolifération des armes dans la région.

La résolution 2531 (2020) du Conseil de sécurité donne, entre autres, pour tâche à la MINUSMA de soutenir le cantonnement et le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des groupes armés. Ceci, grâce notamment à l’intégration dans les Forces de défense et de sécurité maliennes, d’éléments des groupes armés signataires à titre de mesure provisoire, et la poursuite de l’exécution d’un programme de lutte contre la violence communautaire, dans le cadre d’une réforme sans exclusive et consensuelle du secteur de la sécurité, en tenant compte des besoins particuliers des femmes, des enfants et des personnes appartenant à des groupes marginalisés, comme les personnes en situation de handicap, et sans préjudice des plans de la Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion et de la Commission d’intégration.

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