Les travaux de la 9e session du Comité de suivi de l’accord reprennent ce lundi

Par kibaru

Après un premier report, les 30 et 31 mai dernier et une suspension des travaux les 3 et 4 juin dernier, la neuvième session du Comité de suivi de l’accord reprend ce lundi 13 juin. Selon nos sources, se sont d’abord les quatre sous-comités thématiques qui ouvriront le bal avant que les travaux du comité proprement dit ne commencent. Il faut noter que cette reprise se déroule dans ce contexte très tendu. Apparemment, le gouvernement est venu avec des propositions plus concrètes pour débloquer le processus de paix. Une position qui a fait revenir les groupes armés à de meilleurs sentiments.

Ainsi, deux points essentiels seront à l’ordre du jour : le premier est relatif aux autorités intérimaires et le second concerne les patrouilles mixtes. S’agissant du premier point, l'on se rappelle que les groupes armés avaient d’abord suspendu leur participation aux travaux du sous-comité politico-institutionnel avant de se retirer de l’ensemble du processus. Ils reprochent au gouvernement d’être de « mauvaise foi » en ce sens qu’il a d’abord élaboré de façon consensuelle une convention subsidiaire fixant les modalités d’installations des autorités intérimaires avant de retirer ce document pour le remplacer par un autre non consensuel. Par ailleurs, ils accusent également le gouvernement de ne pas respecter les dispositions de l’accord relatives à ce point prévoyant que l’accent soit mis sur l’ensemble des régions du nord qui ont été les plus éprouvées par la crise. Alors que pour le gouvernement, ce sont uniquement les localités où l’administration n’est pas fonctionnelle qui sont concernées. En fait, c’est même la loi sur les collectivités prenant en charge cette disposition qui est contestée par les groupes armés estimant que la spécificité de ce point n’est pas assez prise en compte.

Outre ce point, les mouvements armés demandent également que les statuts de leurs combattants devant participer aux patrouilles mixtes soient définis. C’est-à-dire qu’ils entendent bénéficier des mêmes avantages dûs aux militaires maliens participant à cette manœuvre en termes de grade, de primes, de salaire, de prise en charge, etc. Tels sont en tout cas les principales requêtes formulées par les groupes armés pour retourner à la table des négociations. Apparemment, le gouvernement est venu avec des propositions plus concrètes pour aplanir les divergences et redémarrer le processus de paix qui a déjà connu un grand retard.

Aussi, cette rencontre se tient alors que la France dont les soldats ont déjà payé un lourd tribut a accusé le HCUA de duplicité en participant au processus et en maintenant ses relations intactes avec Iyad Ghali et partant AQMI. Ce que ce mouvement bien que composé essentiellement de transfuge d’Ançar Dine et du Mouvement islamique de l’Azawad a nié en estimant qu’il est un acteur incontournable du processus de paix et qu’il a fait le deuil de ses relations avec ces organisations terroristes depuis fort bien longtemps. Pendant ce temps, pour certains le fait que ce mouvement contrairement à d’autres ne soit jamais attaqué par les terroristes est déjà une preuve suffisante de sa complicité avec Ançar Dine. En tout cas, c’est une grosse tension qui va régner dans cette réunion. Reste à savoir si malgré cette situation, des résultats probants sortiront des travaux afin de remettre le processus de paix sur les rails.