On en sait davantage sur les circonstances de l’opération militaire menée dans la nuit du jeudi au vendredi dernier au Nord du Burkina Faso pour la libération de deux otages français enlevés le 1er mai dernier au Bénin. De sources bien introduites, les ravisseurs ont été filés depuis cette date. Ce, à travers plusieurs indices laissés sur place. D’abord, les traces du véhicule des otages ont été suivies jusque dans le territoire burkinabé. C’est à quelques kilomètres de la frontière malienne que l’opération s’est déroulée.
Outre les deux otages français, elle a aussi permis de libérer une américaine et une sud-coréenne. Jusqu’ici peu d’informations circulent encore sur ces deux otages. Toutefois, selon la ministre française des armées, elles travaillaient pour une ONG et leur enlèvement remonte à environ 28 jours. Ainsi, aux côtés des traces de pneus du véhicule, les ravisseurs ont été filés grâce aux téléphones et autres documents saisis par les militaires français.
S’agissant l’identité des ravisseurs, le mystère est encore entier. Tout ce que l’on sait c’est qu’ils étaient au nombre de 6 dont 4 ont été tués et 2 ont réussi à s’échapper. Ils prenaient la direction du Mali. Pourtant, des sources dignes de foi ont indiqué que rapt porte la signature de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS). Ce dernier n’hésite pas à s’attacher les services de sous-traitants locaux pour ce genre d’opération. Ansarul Islam qui sévit essentiellement au Burkina Faso pourrait bien faire partie de ces sous-traitants locaux. Ce mouvement actuellement dirigé par le frère de son défunt fondateur, n’a pas encore clairement indiqué son choix entre l’EIGS et le JNIM. Actuellement, ses dirigeants ne semblent plus tellement en bon terme avec la Katiba d’Ançar Dine du Macina de prédicateur radical, Amadou Koufa. Même si leurs zones d’intervention peuvent parfois les rassembler. Autant de faits qui prouvent que même si ces otages étaient sûrement destinés à l’EIGS, il n’est pas étonnant que les sous-traitants poussés par l’appât du gain facile, veuillent les liquider aux plus offrants. Et sur ce registre, il semble que le JNIM a plus de ressources que l’EIGS. Bien que ces deux groupes peuvent aussi collaborer comme c’est le cas dans certaines attaques perpétrées au Mali et ailleurs.
Par ailleurs, il faut aussi préciser que les deux militaires français tués au cours de cette opération ont pour noms les Maitres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. Ils appartiennent tous deux au commando Hubert du nom du lieutenant de vaisseau Augustin Hubert, tué au combat le 6 juin 1944 lors du débarquement de Normandie. Des forces spéciales relevant du 1er Régiment de parachutistes d'infanterie de Marine, spécialisées au contre-terrorisme, au sauvetage des otages et des missions de guerre. Avant de venir libérer les quatre otages dans le nord du Burkina Faso, cette unité était sur place dans le cadre de la mission Barkhane.
Cette opération a donc nécessité l’intervention des forces spéciales françaises, des services de renseignements américains et des forces burkinabé.