Selon une étude coréalisée par le cabinet McKinsey, la CEA et la BAD, pour voyager librement en Afrique, il vaut mieux être Américain qu’Africain. En dépit de ses traditions très anciennes, l’Afrique est aujourd’hui un continent où la mobilité est largement entravée.
Un Africain a besoin de visas pour se rendre dans 55% des pays africains, alors qu’un Nord Américain n’a besoin de visa que dans 45% de ces mêmes pays.
Et les Africains peuvent obtenir leur visa à l’arrivée dans 25% des pays africains, contre 35% pour les Nord-Américains. Seuls 13 pays africains sont librement accessibles aux ressortissants du continent.
Pour inciter les gouvernances africaines à améliorer cette situation, la BAD et ses partenaires publieront désormais un « indice d’ouverture sur les visas ».
Selon l’indice de cette année (classement complet ci-dessus), les pays les plus ouverts aux ressortissants africains sont les Seychelles, suivi du Mali, de l’Ouganda, du Cap-Vert, du Togo, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie, du Mozambique, de l’Ile Maurice, du Rwanda et du Burundi. L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est sont les régions les plus accueillantes, alors que l’Afrique du Nord et l’Afrique Centrale sont les plus fermées à leurs frères et sœurs.
Selon la BAD, les pays africains ont pourtant beaucoup à gagner à assouplir les règles de circulation des personnes sur le continent. La mobilité comble les déficits de compétences sur le marché du travail, développe l’entrepreneuriat, diversifie l’économie, ajoute de la valeur aux services, attire les investissements et renforce la compétitivité.
La libre-circulation facilite également le développement du tourisme. Selon l’étude, plus de la moitié des déplacements dans le monde relèvent du tourisme et la plupart des touristes choisissent des destinations au sein de leur région. C’est dire son importance stratégique pour les économies africaines, sachant que le secteur touristique est un grand pourvoyeur d’emplois, notamment pour les femmes et les jeunes.