Trois Casques bleus du contingent sénégalais de la MINUSMA ont été tués, le mardi 21 février lorsque le véhicule à bord duquel ils étaient a sauté sur un engin explosif improvisé (EEI). Par ailleurs, cinq autres casques bleus du même contingent ont été grièvement blessés. Cet incident est survenu près du près du village de Songobia, au sud-ouest de la ville de Bandiagara, dans le centre du pays.
D’après nos sources, ces casques bleus avaient quitté la localité de Sévaré, dans la région de Mopti, à destination du village de Ogossagou, dans la région de Bandiagara, où ils devaient ravitailler leurs collègues. C’est au retour de cette mission de ravitaillement qu’un véhicule du convoi a heurté un engin explosif improvisé (EEI). Rappelons qu’une base temporaire de la Force de la MINUSMA est nichée depuis plus de deux ans entre les villages d'Ogossagou Peuhl et Dogon, dans la région de Mopti. Une situation qui fait suite aux deux massacres (mars 2019 et février 2020) survenus dans cette localité où près de 200 civils y ont péri. Pourtant, selon les missions de maintien de la paix, la durée d’une base temporaire est de six mois. Toutefois, c’est la population même qui a demandé l’installation de cette base pour sa sécurité. Depuis lors, aucune attaque n’a été enregistrée dans cette localité.
Pour rappel, les trois des victimes décédés ont pour noms : le caporal Ousseynou Diallo et les marins Pierre Tama Boubane et Eugène Mingou. Quant aux cinq, il s’agit des soldats de première classe Amdy Moustapha Diop et François Sarr et des marins Papa Mamadou Mass Diop, Cheikh Ahmeth Fadel Diouf et Mamadou Sall.
Le Sénégal déploie depuis 2013 des soldats au sein de la MINUSMA et les victimes de ce drame appartenaient au 11e détachement sénégalais. Fort de 850 éléments, il opère au Mali depuis septembre dernier pour une durée d'un an.
Cette situation intervient alors que c'est un officier sénégalais en l'occurrence le Général-Major Mamadou Gaye qui commande depuis janvier dernier la Force de la MINUSMA.
A noter que la mission onusienne au Mali compte près de 15.000 Casques bleus de différentes nationalités, dont 13.289 militaires et 1.920 policiers, déployés dans ce pays du Sahel central depuis juillet 2013.
Depuis son déploiement au Mali, la MINUSMA a perdu plus de 70 casques bleus suite à des attaques perpétrées à l’engin explosif improvisé (EEI). Rien qu’en 2022, au moins 25 d’entre eux ont été tués dont la majorité à travers des attaques de ce genre.
Sur les près de 300 casques bleus tués depuis le début de la mission en juillet 2013, plus de la moitié soit au moins 168 soldats de la paix l’ont été suite à des actes hostiles. Ce qui fait de cette mission onusienne de maintien de la plus meurtrière au monde.
Pour autant, au Mali, les civils demeurent les premières victimes des attaques à l’engin explosif improvisé (EEI). Selon le service de lutte antimine de l’ONU au Mali (UNMAS), de janvier à août 2022, la région de Mopti est restée la plus affectée par les engins explosifs improvisés (EEI)/mines avec 37% des attaques. De plus, 239 victimes civiles dont 72 tuées et 167 blessées ont été enregistrées au 31 août 2022 contre 400 victimes (103 tuées et 297 blessées) en 2021. Le nombre d’incidents liés à l’utilisation des mines, enregistrés depuis le début de l’année dernière est estimé à 134 contre 245 en 2021.
Depuis juillet 2013 jusqu'à la fin juillet 2022, UNMAS a enregistré 1 434 engins explosifs improvisés/mines utilisés par des groupes armés non étatiques, ayant causé 858 morts et 2 307 blessés. En 2022, les civils représentaient 31% de toutes les victimes d'EEI/mine à travers le Mali contre 25% en 2021 ; et Mopti reste la région avec le plus d'EEI/mine enregistrés (36%) et la plus grande part de victimes (65%) du total.